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5 sujets corrigés d’épreuves composées n°1

Méthodologie de l'EC1 :

1) Amorce
2) Affirmation + Définition des termes du sujet
3) Explication
4) Illustration
5) Conclusion

Quels sont les intérêts d’un marché unique ?

Amorce

La création progressive du marché unique n’empêche pas que les États qui en sont membres connaissent aujourd’hui des taux de croissance relativement faibles. Ce constat semble remettre en question l’utilité économique d’un marché unique.

Affirmation

Si les pays membres du marché commun ont connu des faibles taux de croissance depuis trente ans, la théorie économique a néanmoins mis en lumière l’intérêt qu’un tel marché peut représenter sur le plan économique.

Définition des termes du sujet

Rappelons tout d’abord qu’un marché unique désigne une zone fortement intégrée sur le plan économique et caractérisée par quatre libertés de circulation : libre circulation des biens, des services, des travailleurs et des capitaux.

Explication + Illustration n°1

Le marché unique permet avant tout d’accroître la croissance en permettant d’augmenter les échanges entre les États membres. L’abaissement progressif des barrières douanières et règlementaires permet aux biens et services de circuler librement au sein de la zone. Comme dans le cas du commerce international, il permet ainsi aux entreprises d’avoir accès à un marché plus important et de se spécialiser davantage, ce qui permet de bénéficier d’économies d’échelle dans leur production, diminuant les coûts de production et favorisant une plus grande consommation. Comme le disait Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne, pour illustrer l’intérêt du marché unique : « le marché unique a permis à des camions allemands de transporter des machines à laver suédoises sur des routes construites par des entreprises françaises ».

Explication + Illustration n°2

Le marché unique permet également d’améliorer l’allocation des facteurs de production. Les deux facteurs de production que sont le travail et le capital peuvent également être mieux alloués dans le cadre d’un marché unique. En théorie, le capital va pouvoir être investi dans des zones où les opportunités de profit sont maximales, par exemple dans les nouveaux États membres du marché unique. De même, les travailleurs pourront se déplacer dans un nouveau territoire afin de trouver un emploi plus rémunérateur ou correspondant mieux à leurs qualifications, ou enfin en cas de crise, d’en retrouver tout simplement un. On peut par exemple penser aux zones transfrontalières entre la France et l’Allemagne ou entre la France et la Belgique qui voient de nombreux travailleurs franchir chaque jour la frontière pour aller travailler.

Conclusion

En conclusion, un marché unique permet d’une part d’accroître les échanges internationaux de biens et de services et d’autre part une meilleure allocation des facteurs de production, ce qui favorise une croissance élevée.

Rappelez les intérêts de la politique européenne de concurrence

Amorce

En 2019, la décision de la Commission européenne de refuser la fusion entre les entreprises Alstom et Siemens dans le domaine du ferroviaire a été fortement critiquée. Ce refus illustrerait, selon certains, en quoi la concurrence serait néfaste à la politique industrielle des États membres.

Affirmation

Si la politique de concurrence peut effectivement freiner le regroupement de groupes industriels, la théorie économique a toutefois mis en lumière l’intérêt économique pour les producteurs (offre) comme pour les consommateurs (demande) d’une politique de concurrence telle que celle qui existe au sein de l’Union européenne. (Définition des termes du sujet) La politique de concurrence désigne une politique ayant pour objectif le maintien d’une compétition entre les entreprises sur les marchés des biens et services grâce à l’interdiction d’un trop fort degré de concentration, de l’abus de position dominante ou d’ententes entre les entreprises dominant le marché.

Explication + Illustration n°1

La politique de concurrence présente d’abord un intérêt du côté de l’offre. Un haut de degré de compétition favorise la disparition des entreprises les moins productives et permet donc d’augmenter la productivité des offreurs présents sur le marché. Une entreprise qui aurait des prix trop élevés serait en effet évincée du marché par d’autres entreprises en capacité de proposer des prix plus faibles en raison d’une forte productivité. De plus, un degré de concurrence élevé permet de stimuler l’innovation : les entreprises voulant sans cesse inventer de nouveaux produits ou services pour se démarquer des autres entreprises du marché. L’exemple de la sortie en 2007 de l’IPhone par Apple et la place dominante que l’entreprise a acquise par la suite sur le marché de la téléphonie mobile illustre ce mécanisme.  

Explication + Illustration n°2

La concurrence a également un impact positif sur la demande. Un degré de concurrence important sur le marché permet de garantir des prix plus bas. Par conséquent, la concurrence permet d’augmenter la consommation en élevant le pouvoir d’achat des consommateurs. L’arrivée d’un 4ème opérateur en 2011 sur le marché de la téléphonie mobile en France a ainsi fait diminuer les prix de 40% et illustre l’intérêt d’un degré minimal de concurrence sur le marché, objectif de la politique européenne de la concurrence.

Conclusion

Si la politique européenne de concurrence est critiquée pour ses excès et son impact sur l’industrie européenne, elle a toutefois des effets positifs tant sur l’offre de biens et services que sur la demande.

Expliquez les limites de la politique monétaire face à un choc asymétrique en zone euro 

Amorce

Le taux d’inflation dans les pays de la zone euro étant très variable d’une économie à l’autre, la politique de la Banque centrale européenne en matière de stabilité des prix, unique par définition, fait l’objet de tensions croissantes entre les différents États membres.  

Affirmation

La politique monétaire étant menée de façon unifiée par la BCE, elle peut être confrontée à des questions difficiles en cas de choc asymétrique d’offre ou de demande au sein de la zone euro. 

Définition des termes du sujet

La politique monétaire désigne la politique mise en œuvre par une autorité monétaire, la Banque Centrale Européenne pour l’Union Européenne. Son principal outil est l’utilisation des taux d’intérêt directeurs.  Le fait que la politique monétaire soit unique au sein de la zone et donc la même pour tous les pays rend difficile voire impossible l’utilisation de la politique monétaire en cas de choc asymétrique.

Explication + Illustration n°1

La politique monétaire peut être confrontée à un dilemme en cas de choc asymétrique de demande. En cas de demande trop faible au sein d’une économie, la banque centrale est supposée assouplir les conditions d’accès au crédit - et donc soutenir la demande - par une diminution des taux directeurs pour relancer l’activité économique. Toutefois, dans le cas où cette situation ne concernerait qu’une partie des États de la zone euro et pas d’autres, la BCE ne pourrait pas différencier sa politique selon les pays. À la suite de la crise des dettes souveraines entre 2010 et 2012, la BCE a ainsi décidé de remonter ses taux d’intérêt directeurs pour éviter une inflation dans certains pays dans lesquels la croissance avait repris, ce qui a toutefois eu un impact néfaste pour la croissance de d’autres États européens où la demande était encore fragile, comme la Grèce, plongeant la zone euro en récession.

Explication + Illustration n°2

La politique monétaire peut également présenter des limites en cas de choc d’offre négatif asymétrique. Actuellement, la crise du COVID génère des difficultés d’approvisionnements et « goulots d’étranglement » qui freinent les échanges internationaux et jouent le rôle d’un choc d’offre négatif en réduisant la production offerte sur le marché. La réduction de l’offre tend à faire augmenter les prix. Au sein de la zone euro, ces difficultés sont toutefois plus marquées dans des pays très ouverts au commerce international comme l’Allemagne ou les Pays-Bas que dans des pays comme la France. Si l’inflation a dépassé 5% en Allemagne, elle demeure en-deçà de 3% en France. Or, la BCE ne peut cibler sa politique monétaire et pourrait être amenée à adopter une politique plus restrictive quand bien même certains États ne connaissent pas des taux d’inflation très élevés.

Conclusion

La politique monétaire unique comporte des limites importantes en cas de choc d’offre ou de demande asymétrique, du fait des difficultés à affiner sa politique selon les économies des pays membres de la zone euro.

Pourquoi avoir défini un cadre budgétaire européen commun ?

Amorce

Au début de la crise économique et sanitaire du covid-19, la Commission européenne a suspendu en mars 2020 le cadre budgétaire que les pays de la zone euro doivent respecter, illustrant les limites de ce cadre en temps de crise.

Affirmation

Si le cadre budgétaire européen a été fortement critiqué pendant et avant la crise du COVID, des règles budgétaires communes sont pourtant nécessaires dans une zone économique intégrée comme l’est la zone euro.

Définition des termes du sujet

Le cadre budgétaire européen s’est construit progressivement à partir des années 1990 avec plusieurs traités et textes européens comme le Pacte de Stabilité et de Croissance de 1997 et constitue un ensemble de contraintes que les budgets nationaux doivent respecter.

Explication + Illustration n°1

Un cadre budgétaire commun est d’abord nécessaire au regard des risques que fait peser sur les autres États de la zone euro l’endettement excessif d’un pays. En cas de dette trop importante, la confiance des marchés dans la solvabilité du pays, c’est-à-dire sa capacité à rembourser sa dette, peut s’éroder et avoir un impact indirect sur la confiance du marché à l’égard de la solvabilité des autres dettes publiques de la zone euro. Cette externalité négative s’est matérialisée durant la crise des dettes souveraines lorsque les révélations sur la sous-évaluation de la dette grecque et le questionnement sur la capacité de l’État grec à rembourser sa dette a eu pour effet de faire s’élever les taux d’intérêt d’autres pays membres de la zone euro endettés comme l’Italie ou l’Espagne, mais également de pays moins endettés comme la France ou l’Allemagne. La crainte des investisseurs de voir ces pays faire défaut a diminué la demande de titres de dette de ces États, faisant ainsi augmenter la prime de risque et donc les taux d’intérêts payés par ces États pour emprunter. Un cadre budgétaire commun vise précisément à se prémunir contre ces effets négatifs, à l’image du Pacte de stabilité de croissance (PSC) signé en 1997 par les États européens à Amsterdam.

Explication + Illustration n°2

Un cadre budgétaire commun vise également à se prémunir contre les effets d’une politique budgétaire trop expansionniste sur l’inflation, un niveau de dépense publique trop élevé étant susceptible d’aboutir à une demande excédentaire et d’exercer une pression à la hausse sur le niveau des prix dans un pays. Dans le cas où des dépenses publiques trop élevées auraient causé une inflation importante au sein de certaines économies européennes, la Banque Centrale Européenne se verrait obligée d’intervenir pour élever les taux d’intérêt directeur et réduire ainsi les crédits aux ménages et entreprises dans la zone euro, pour réduire la demande, et faire baisser les prix ou du moins ralentir l’inflation. Toutefois, cette politique étant uniforme au sein de la zone euro, elle pourrait freiner la demande dans des pays où celle-ci ne serait pas excédentaire et avoir par conséquent un impact négatif sur la croissance, sans que cela ne soit justifiée par une inflation trop importante. Pour éviter de placer la politique monétaire dans ce conflit d’objectif, un cadre budgétaire commun permet d’éviter que les États mènent des politiques budgétaires trop expansives et trop différentes les unes des autres.

Conclusion

Le cadre budgétaire européen comporte certes des limites importantes en temps de crise et au regard des investissements nécessaires dans certains domaines comme l’environnement, mais des règles n’en sont pas moins nécessaires pour se prémunir contre les externalités négatives sur toute la zone euro d’un endettement trop important ou de dépenses publiques excessives de certains États.

Détaillez les cinq étapes de l’intégration économique décrites par Béla Balassa

Amorce

La zone euro fête cette année les 20 ans de l’euro, dernière étape de l’intégration économique de la zone.

Affirmation

L’intégration économique comprend en effet cinq étapes successives selon l’économiste hongrois Béla Balassa.

Définition des termes du sujet

L’intégration économique désigne le développement des interdépendances entre des pays, par le développement des échanges et la mise en œuvre de politiques communes ou harmonisées.

Explication 1 & Illustration n°1

La première étape décrite par Balassa est la création d’une zone de libre-échange. Elle vise à permettre la libre circulation des biens et services en supprimant les barrières tarifaires aux échanges, c’est-à-dire les droits de douane. Cette libre circulation permet d’améliorer la productivité en favorisant la spécialisation des entreprises et en augmentant la concurrence entre elles, ce qui élimine les entreprises non productives. La création de l’accord de libre-échange nord-américain (Alena) en 1994 entre les États-Unis, le Canada et le Mexique est un exemple de zone de libre échange qui a permis de favoriser l’interdépendance économique et la croissance de ces pays.

Explication 2 & Illustration n°2

La deuxième étape de l’intégration économique est la création d’une Union douanière, avec l’instauration d’un tarif extérieur commun (TEC) entre les États membres de l’Union douanière et le reste du monde. La création du MERCOSUR en 1991 entre des pays d’Amérique du Sud est un exemple d’Union douanière, l’ensemble de ces pays ayant mutualisé leur politique commerciale et disposant d’un tarif douanier unique commun.

Explication 3 & Illustration n°3

La troisième étape de l’intégration économique est la création d’un marché commun. Elle doit permettre la libre circulation des facteurs de production, c’est-à-dire du capital et des travailleurs. L’Union européenne est un exemple de marché commun puisqu’elle permet aux travailleurs de se déplacer librement sur son territoire et aux capitaux de circuler sans restriction.

Explication 4 & Illustration n°4

La quatrième étape de l’intégration économique est la création d’une Union économique. Elle se traduit par la mise en place de politiques communes menées au niveau de l’Union économique ainsi que par l’harmonisation des autres politiques non mises en commun. L’Union européenne est là encore un exemple d’Union économique à la suite du traité de Maastricht qui a mis en place une harmonisation des politiques budgétaires ou encore des politiques de l’emploi.

Explication 5 & Illustration n°5

La dernière étape de l’intégration économique est l’Union économique et monétaire (UEM), c’est-à-dire la création d’une monnaie commune entre les États membres afin de faciliter encore les échanges et réduire les coûts liés au change (coûts de transaction) qui limitent la circulation des marchandises et services. La zone euro est le seul exemple d’Union économique et monétaire depuis la création de l’euro en 1999 et la mise en circulation des billets et des pièces en 2002.

Conclusion

L’intégration économique est un processus long et complexe qui nécessite plusieurs étapes décrites par Balassa afin de favoriser les échanges et l’interdépendance économique entre des pays. Seule la zone euro a effectuée toutes ces étapes.    

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