Explication de texte :
Extrait de La connaissance objective, K. Popper
« Puisqu’il est question de vérité, je tiens à préciser que notre but est de découvrir des théories vraies, ou tout du moins des théories qui se rapprochent davantage de la vérité que les théories que nous connaissons jusqu’à présent. Ce qui ne veut pas dire pour autant que nous puissions savoir avec certitude si une seule de nos théories explicatives est vraie. Il nous arrive de pouvoir critiquer une théorie explicative et d’établir qu’elle est fausse. Mais une bonne théorie explicative est toujours une anticipation audacieuse de choses à venir. On devrait pouvoir la tester et la critiquer, mais il sera toujours impossible de montrer qu’elle est vraie ; et, pourvu que l’on prenne le mot « probable » dans l’une des nombreuses acceptions qui satisfont aux exigences du calcul des probabilités, il sera toujours impossible de montrer qu’elle est « probable » (c’est-à-dire plus probable que sa négation). Pareil fait est loin d’être surprenant. Car, même si nous avons acquis l’art de la critique rationnelle, et l’idée régulatrice qu’une explication est vraie est une explication qui correspond aux faits, rien d’autre n’a changé. La méthode fondamentale pour le développement de la connaissance reste celle de la conjecture et de la réfutation, de l’élimination des explications inadaptées ; et, comme l’élimination d’un nombre infini d’explications de ce genre ne saurait réduire le nombre infini d’explications possibles qui survivent, Einstein peut s’égarer, tout comme l’amibe. »
Popper, La connaissance objective, chap. VII, p. 396.
Ce texte est un extrait de La connaissance objective écrit par Popper. Il y est ...