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Fiche vérifiée

Dissertation :
L’art a-t-il besoin de règles ?

NOTIONS : LA CULTURE - Le langage - L’art - Le travail et La technique - La religion - L’histoire

Introduction

Amorce – entrée dans le sujet :

L’art est l’activité de création d’œuvres ayant une valeur esthétique par l’homme. Autrement dit, l’art est une activité de production d’objets matériels ou cérébraux propre à l’homme. Cette définition ouvre un champ infini de significations et d’interprétations possibles.

Définitions des termes :

L’étymologie indique le lien de l’art avec la technique (technê en grec ; ars en latin) mais l’apparition de la notion de « beaux-arts » au XVIIIe siècle indique que l’art s’est ensuite distingué de la technique à cette époque.

On distingue différents types d’arts. On parle des sept arts : L’architecture, la sculpture, l’art visuels (peinture, dessin, etc.), la musique, littérature (poésie ou dramaturgie), l’art de la scène (théâtre, danse…) et le cinéma.

Le mot besoin renvoie à l’idée de nécessité, de conditions d’existence.

Problématique :

Le sujet nous invite donc à nous demander si l’art, quel qu’il soit, peut exister sans un certain nombre de règles qui lui serviraient de cadre.

Si l’art est une technique, alors l’art nécessite de suivre des règles. Mais l’art se limite-t-il à la technique ? Peut-il se défaire des règles ?

Annonce du plan :

Nous verrons dans un premier temps que d’une certaine manière l’art doit suivre des règles ; dans une deuxième partie nous étudierons des arguments en faveur d’un art “sans contraintes”. Enfin, dans un troisième temps, nous nous demanderons si l’art ne peut pas finalement, créer ses propres règles.

Développement

1. Dans une première partie, nous étudierons, les raisons, pour lesquelles l’art a besoin des règles.

Argument 1 :

Tout d’abord, l’art a besoin de règles, en tant que technique. Le mot « art » est le radical du mot « artisan ». L’artisan est un homme qui vit de son art, son art est son travail.

Exemple 1 :

Ainsi le cordonnier est un artisan, qui fait de l’art en réparant les cuirs et les chaussures et en suivant des règles et une technique. En sculpture, le sculpteur n’utilise pas le même outil pour tailler du marbre, de l’argile ou de la pierre… Le dessinateur doit apprendre la technique du fusain ou de l’aquarelle, le musicien doit apprendre le solfège qui n’est rien d’autres que l’ensemble des règles de la musique.

L’artiste doit beaucoup pratiquer pour réaliser des œuvres d’art « réussies », il a besoin d’expérience et cette expérience peut être perçue comme le temps d’assimilation des techniques de son art.

Argument 2 :

Il existe également des règles dans l’interprétation et le jugement des œuvres d’art par les « spectateurs ». La perception par le public de ce qui mérite l’appellation « art » du « beau » est liée aux différents mouvement et modes en fonction des époques.

Exemple 2 :

L'impressionnisme, mouvement pictural de la fin du XIXème siècle, met l’accent sur les jeux de lumières et produit principalement des paysages et des scènes de la vie de tous les jours, avec l’utilisation de beaucoup de couleurs vives. En fonction des époques, des cultures, et de la mode, certaines œuvres seront jugées favorablement par le public, tandis que d’autres seront rejetées et considérées comme des « échecs ». On peut citer comme exemple ; Claude, personnage principal de L’œuvre d’Emile Zola, dont les œuvres sont systématiquement refusées dans les salons et musées, car jugés non conformes aux règles de peinture de l’époque.

Argument 3 :

L’art suit des règles, à tel point qu’il est possible de mettre des mots sur ces règles, et il existe notamment des livres d’art. Ces livres « d’art » expliquent les techniques et les règles de certains arts. L'existence de ces derniers, révèle ainsi que l’art suit des règles et qu’il est possible de les formuler et de les coucher sur papier. On peut donc exprimer les règles de l’art au moyen du langage.

Exemple 3 :

De nos jours, on peut regarder des tutoriels sur internet sur différentes techniques et règles à suivre.

Transition :

Mais si l’art est intégralement codifié, remplit-il encore son rôle, de permettre à l’artiste et à « public » de poser un regard nouveau, alternatif sur la réalité du monde ?

2. Dans une deuxième partie, nous verrons que l’art est exempt de règles

Argument 1 :

L’art provient de l’imagination de l’artiste et non de règles

Selon Hegel, l’art est le miroir de l’esprit.

L’œuvre d’art est propre à l’artiste, elle provient de son imagination et de ses émotions, et donc l’artiste ne suit aucune règle. Son œuvre reflète simplement ce que l’artiste ressent à l’intérieur de lui.

Argument 2 :

Une œuvre d’art a un sens différent pour chaque observateur, il n’y a donc pas de règles à l’art. Il n’y a donc pas de règles pour interpréter l’art, chaque « spectateur » de l’art va ressentir quelque chose de personnel face à une œuvre d’art. Selon un proverbe allemand, “c’est le spectateur qui fait l’œuvre”.

Il n’y a pas besoin d’avoir fait des études artistiques ou de connaître l’histoire de tel ou tel artiste pour apprécier ou non, des œuvres d’art. Quoiqu’il arrive on peut les contempler, et elles peuvent nous faire ressentir des émotions, nous plaire ou nous déplaire, ou même nous laisser indifférent. L’art n’est pas réservé à un public de connaisseurs : en effet l’art s’adresse aux émotions et non à la raison.

Argument 3 :

Une œuvre d’art permet d’exprimer des choses que les mots n’expriment pas

L’art traduit des pensées ou des émotions, des souvenirs ou des impressions impossibles à traduire avec des mots mais qui sont complètement uniques et propres à l’artiste, et puisqu’il n’est pas possible de les traduire par le langage, on ne peut donc en tirer des règles, puisqu’une œuvre exprime alors des choses qui ne se formulent pas.

Transition :

Nous avons vu d’une part que l’art suit certaines règles notamment techniques, mais également que l’art n’a pas besoin des règles et que des œuvres peuvent émerger hors de tout cadre « règlementaire ». Ces deux hypothèses paradoxales nous amènent à considérer une troisième voie, l’idée selon laquelle l’art produirait ses propres règles.

3. Dans une troisième partie nous étudions l’hypothèse selon laquelle l’art produit ses propres règles

Argument 1 :

L’art c’est aussi transgresser les règles initiales.

Exemple 1 :

Le XIXème et le XXème siècle ont vu apparaître des courants artistiques nouveaux et en marge des règles traditionnelles : il s’agit de l’art moderne et de l’art contemporain.

Cette révolution artistique a été marquée par la création d’œuvre ne nécessitant pas de techniques. C’est notamment le cas de l’artiste franco-américain Marcel Duchamp, l’inventeur du « ready-made » qui crée des œuvres à partir d’objet du quotidien, qu’il isole de leur contexte traditionnel et expose. Une de ses œuvres les plus connues s’appelle Fontaine et est un urinoir renversé.

Dans la même lignée, Andy Warhol va réaliser des œuvres qui sont des séries de reproduction de boite de conserve. Ainsi, n’importe quel objet peut devenir une œuvre d’art. Le savoir-faire passe au second plan, derrière le regard et l’intention de l’artiste.

Argument 2 :

C’est en transgressant les règles que les artistes produisent de nouvelles règles et un nouveau paradigme artistique.

Selon Kant, « Le génie est le talent de produire ce dont on ne peut donner de règle déterminée ». Ainsi un artiste peut produire une œuvre sans avoir pensé à aucune règle et cette œuvre devenir un véritable succès (cf. Marcel Duchamp ou Andy Warhol).

Par la suite, d’autres artistes vont s’inspirer ou copier ses méthodes ou son style, et un nouveau courant artistique va émerger, avec ses propres « nouvelles règles. »

Argument 3 :

Les artistes créent leurs propres règles et aussi leurs propres modes de vie. Nous venons de voir que les artistes créent leurs propres règles en matière artistique. Ils créent aussi leurs propres règles sociales et adoptent un mode de vie qui leur est propre également.

Exemple 2 :

C’est pourquoi on entend parfois l’expression « mode de vie artiste » pour qualifier des gens qui vivent un peu en dehors des règles « standard » de la société, qui n’ont par exemple pas un travail salarié et en CDI, qui ne se conforment pas forcément aux normes sociales de vie occidentales : mariage, enfants.

Conclusion

Bilan :

La relation de l’art aux règles est ambivalente. D’un côté, l’art en tant que technique mais aussi que “mode” a besoin de règles, et doit les suivre pour plaire à un certain public.

Cependant, d’un autre côté, une œuvre d’art reflète les sentiments les plus profonds de l’artiste, et en ce sens elle ne suit aucune règle.

Ouverture :

Dans certains cas, l’art peut mettre au point ses propres règles, en renversant les codes établis de la société, c’est ce qui s’est produit avec l’art moderne par exemple.

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