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Fiche vérifiée

Comment expliquer l’engagement politique dans les sociétés démocratiques ?

Notions

Engagement politique

L'engagement politique est une action individuelle ou collective destinée à conquérir le pouvoir ou à l'influencer pour faire évoluer la vie de la société.

Action collective

Mobilisation collective d’individus ou de groupes d’individus dans le but d’atteindre un but commun.

Citoyenneté

La citoyenneté est le terme utilisé pour désigner la qualité d’un habitant d’un territoire (pays généralement) définie juridiquement par un ensemble de droits et de devoirs envers la collectivité politique et également socialement et politiquement par un ensemble de rôles sociaux et de qualités morales. La citoyenneté confère à tous les membres d’une nation les mêmes droits et devoirs.

Démocratie représentative

Forme de démocratie dans laquelle le peuple élit ses représentants et leur délègue son pouvoir de décision. Il s’agit donc d’un régime politique dans lequel les citoyens exercent leur souveraineté par l’intermédiaire de représentants élus.

Vote

Forme d’engagement politique « ordinaire » par laquelle les citoyens expriment leur opinion en désignant leurs représentants (élection) ou en donnant leur avis sur une décision (référendum).

Rituel

Un rituel peut être défini comme une pratique sociale répétée et répétitive, codifiée, symbolique, et dont l’accomplissement génère un certain effet attendu.

De ce point de vue, le vote est un rituel pour plusieurs raisons :

  • Il se reproduit à dates régulières au même titre que les anniversaires, les pratiques religieuses, la rentrée scolaire, la fête nationale ;
  • Il est codifié comme le déroulement d’une messe, d’une remise de la légion d’honneur ou d’un conseil des ministres du mercredi. Ainsi, en France, nous votons toujours le dimanche, le jour de l’élection, l’électeur se rend au bureau de vote, il montre sa carte d’identité et sa carte d’électeur. Un scrutateur vérifie son identité et s’assure qu’il est bien inscrit sur les listes électorales. Ensuite, il prend les bulletins de vote sur la table et entre dans l’isoloir pour faire son choix. Il met un bulletin dans l’enveloppe. Enfin, en sortant de l’isoloir, il dépose l’enveloppe dans une urne. Un scrutateur dit « a voté », et l’électeur signe la liste d’émargement. À la fin de la journée, chaque bureau de vote procède au dépouillement.
  • Le vote a une également forte dimension symbolique. L’acte électoral a une portée symbolique à la fois dans son accomplissement et dans l’efficacité qui en est attendue. Dans son accomplissement : l’acte électoral contribue à l’intégration du citoyen à la collectivité, il symbolise l’égalité politique des citoyens, il permet de substituer au conflit ouvert un affrontement ritualisé entre adversaires politiques et il permet l’expression des votes protestataires. Voter est également un acte qui marque son appartenance à la collectivité. On perçoit nettement cette dimension chez les jeunes qui vont voter pour la 1ère fois, ou bien chez des personnes naturalisées pour qui voter marque l’intégration à leur nouveau pays. Dans l’efficacité attendue du vote : le vote est censé d’une part permettre un contrôle efficace des gouvernés sur les gouvernants, d’autre part légitimer les gouvernants, ce qui favorise l’acceptation pacifique de l’ordre politique par les citoyens (en ce sens, le vote est une procédure conservatrice de l’ordre social). Cela suppose que les citoyens acceptent le « consensus de la patience », c’est-à-dire de se soumettre à l’attente électorale lorsque le parti au pouvoir n’est pas celui qu’ils auraient voir élu.

Électeur

Un électeur est une personne qui a le droit de vote et qui est inscrite sur les listes électorales.

Militantisme politique

Le militantisme désigne la participation active d’un individu ou d’un groupe à la défense d’une cause ou d’une idéologie dans le cadre d’un parti politique, d’un syndicat ou d’une association politique. Il s’agit, en bref, du fait de lutter pour une cause, une idéologie, un parti.

Engagement associatif

Engagement politique caractérisé par la participation de l’individu à une association. L’engagement associatif vise à renforcer le lien social, à développer la solidarité, et à lutter contre les différentes formes d’exclusion. Cette forme d’engagement implique un temps donné gratuitement et volontairement à autrui en dehors de son univers personnel. Aujourd’hui en France un français sur quatre est bénévole.

Parti politique

Regroupement de citoyens ayant les mêmes convictions politiques. Chaque parti rédige un programme politique et son objectif est d’être élu pour mettre en place son programme au niveau régional ou national.

Pluralisme politique

Principe fondamental de la démocratie, inscrit en France dans la constitution en 1958, qui repose sur l’existence de différents partis politiques, permettant aux électeurs de bénéficier d’une liberté de choix.

Association

Organisation non marchande productrice de biens et de services dans un but non-lucratif afin de promouvoir des valeurs sportives, humanitaires, culturelles, écologiques.

Protestation politique

Forme de participation contestataire - qui consiste en des actions dirigées contre le pouvoir, le gouvernement ou encore une politique particulière - et - directes en ce sens qu’elles mettent face à face les citoyens et les détenteurs du pouvoir. Elles peuvent être légales ou illégales et sont parfois violentes. La protestation politique est une forme d’engagement politique au sein de laquelle les citoyens reprennent la voix qu’ils ont temporairement déléguée à leurs représentants.

Mouvements sociaux traditionnels

Mouvements sociaux tournés vers les questions du travail, de ses conditions et de sa rémunération.

Nouveaux mouvements sociaux

Mouvements sociaux tournés vers des enjeux culturels ou de société.

Participation politique conventionnelle

Vote et militantisme dans un parti politique ou un syndicat.

Participation politique non conventionnelle

Comportements politiques qui passent par des pratiques contestataires non liées au processus électoral : grève, blocus, boycott.

Consommation engagée

Engagement politique qui consiste à faire des choix de consommation répondant à certaines exigences, il peut s’agir de privilégier certains produits pour des raisons politiques, sociales ou écologiques ou à l’inverse à boycotter certaines marques ou entreprises.

Passager clandestin

Ménage, entreprise ou pays qui cherche à bénéficier d’un bien ou d’un service sans en payer le prix.

Paradoxe de l’action collective

L'économiste et sociologue américain Mancur Olson (1932-1998) a mis en évidence un paradoxe dit paradoxe de l’action collective. Un individu raisonnant de façon purement rationnelle, n’a pas intérêt a priori à se mobiliser. En effet la mobilisation collective (grève, manifestation) génère au niveau individuel des coûts en termes de temps, d’énergie, et également un coût financier, lors de la grève par exemple. Or, si la mobilisation est gagnée, si le gouvernement retire son projet de loi (si la manifestation portait sur un projet de loi par exemple) ou que, dans le cas d’une grève le patron accorde l’augmentation de salaire, tous les individus de l’entité (Nation, ou entreprise) bénéficieront de cette « victoire ».

Ainsi, un individu pris isolément a intérêt à se comporter « en passager clandestin » : il ne se mobilise pas et ne supporte donc pas les coûts de la mobilisation, mais il profite a posteriori des bénéfices de la mobilisation menée par les autres. Il y a donc une contradiction (et donc un paradoxe) entre l'intérêt collectif et l'intérêt individuel. Cependant, si tous les individus appliquent ce même raisonnement, aucune mobilisation n’a lieu.

Pourquoi observe t’on pourtant encore des manifestations, des grèves, et autres formes de mobilisations ?

Incitations sélectives

Les incitations sélectives sont un ensemble d’incitations économiques, financières, sociales et morales ayant pour but d’encourager les individus à participer à des actions collectives. Elles peuvent être positives ou négatives et permettent de résoudre le paradoxe de l’action collective. Il peut s’agir de la constitution d’une caisse de grève pour limiter les pertes monétaires en cas de grève dans les entreprises (incitation positive) ou bien du rejet par les collègues en cas de non-participation à la mobilisation (incitation négative).

Rétributions symboliques

La notion de rétributions symboliques a été introduite par Daniel Gaxie. Selon lui il fallait pouvoir expliquer la mobilisation politique des individus autrement que par la défense d’une cause ou d’une idée de manière dévouée et désintéressée.

Les rétributions symboliques désignent les coûts et avantages non pas matérielles mais symboliques à prendre part à l’action collective. Ils peuvent recouvrir de nombreux domaines comme le divertissement, l’estime de soi, le pouvoir ou la notoriété. Le fait d’aller manifester par exemple peut être divertissement (ambiance festive) et/ou me donner une bonne image de moi, je suis fier – fière de moi d’avoir militer pour une idée qui me tient à cœur, ou que je trouve importante.

Structure des opportunités politiques

La notion de structure des opportunités politiques vise à rendre compte des facteurs liés à l’environnement politique susceptibles d’influer sur les conditions d’émergence, de développement (de réussite ou d’échec) d’une action collective.

La structure des opportunités politiques se compose de plusieurs éléments essentiels tels que :

  • Le degré d’ouverture ou de fermeture des institutions politiques (c’est-à-dire leur caractère plus ou moins démocratique, et notamment l’existence d’un droit de vote ou de manifestation) ;
  • La stabilité ou l’instabilité des alignements politiques (c’est-à-dire le poids des différentes forces politiques existantes et leur plus ou moins grande affinité avec les revendications portées par les mouvements sociaux) ;
  • Le degré de cohésion ou de division au sein des élites politiques, qui détermine la capacité des mouvements sociaux à trouver des alliés influents ;
  • La réaction de l’État face à la contestation (et l’usage ou non de la répression de l’action collective).

Répertoire d’action collective

La notion de répertoire de l’action collective a été définie par Charles Tilly en 1978. Cette expression désigne l’ensemble des moyens de mener l’action collective. Il s’agit pour les acteurs d’une mobilisation de différents modes d’action parmi lesquels ils peuvent puiser.

Depuis les années 1970 les enjeux et les formes de l’action collective se sont diversifiés. D’une part l’action collective ne concerne plus uniquement les conflits du travail ou des conflits liés à des enjeux matériels, mais ses formes ont également évolué, elle ne passe plus seulement par la grève ou des manifestations mais peut se traduire par des occupations (ZAD à Notre Dame des Landes par exemple), des concerts, des défilés…

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