Matières

Quelles sont les mutations du travail et de l’emploi ?

NOTIONS

Travail

Participation humaine à une activité de production de biens et de services.

Emploi

Travail rémunéré et déclaré qui permet d’acquérir un statut social du fait de revenus et de droits sociaux.

Activité

Une personne est active si elle occupe un emploi ou en recherche un (situation de chômage). Les autres personnes sont inactives. Attention, un chômeur est donc un actif.

Chômage

Situation d’une personne active sans emploi. Au sens du Bureau International du Travail (BIT), le chômage désigne une personne : en âge de travailler, sans emploi, à la recherche d’un emploi, disponible pour l’occuper.

Le chômage se distingue donc bien de l’inactivité car un chômeur recherche activement un emploi.

Le halo du chômage

Il correspond à des situations personnelles qui brouillent les frontières entre chômage et inactivité : des personnes non inscrites au chômage mais qui sont à la recherche d’un emploi et inversement des personnes inscrites au chômage mais indisponibles pour travailler (formation, maladie…).

Statut d’emploi (salarié, non salarié)

Un travailleur est salarié ou non salarié. Un travailleur est salarié s’il est dans une relation de subordination avec un employeur - lequel peut décider de l’utilisation du temps de travail dans le cadre d’un contrat de travail ; un travailleur est non salarié s’il vend lui-même le produit de son travail. Dans ce cas on dit qu’il est indépendant.

Emploi typique /atypique

L’emploi salarié typique est exercé dans le cadre d’un contrat à durée indéterminée (CDI) à temps plein. L’emploi salarié atypique désigne toute forme autre que le CDI, par exemple dans le cadre d’un CDD (contrat à durée déterminée), de l’intérim, de l’apprentissage ou un CDI à temps partiel.

Le sous-emploi

Il désigne les personnes qui ont un emploi mais qui travaillent involontairement moins que ce qu’elles souhaitent : on parle de temps partiel subi.

Conditions de travail

Les conditions de travail désignent l’environnement dans lequel les individus travaillent, et la façon dont ils le ressentent. On tient compte du caractère plus ou moins répétitif des tâches, de la pénibilité, physique et mentale, du travail, des contraintes subies.

Horizon de carrière

Il désigne les perspectives d’évolution professionnelle offertes au travailleur à moyen et long

termes (changement total ou partiel de contenu du métier, changement de poste, amélioration des qualifications et de la rémunération, ...).

Qualité de l’emploi

La qualité de l’emploi désigne la façon dont un emploi contribue au bien-être actuel et futur d’un individu. Elle regroupe différentes dimensions :

• Le niveau de salaire ;
• La sécurité économique (possibilité d’être plus ou moins facilement licencié(e)) ;
• L’horizon de carrière/progression ;
• Le potentiel de formation ;
• La variété des tâches ;
• Les conditions de travail (santé, stress, sécurité).

Ces indicateurs permettent de représenter une hiérarchie de la qualification des emplois selon le milieu socioprofessionnel et des risques cumulés pour les précaires et les moins qualifiés, dont l’évolution de carrière est limité.

Pénibilité du travail

La pénibilité du travail désigne l’exposition au-delà de certains seuls, à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels susceptibles de laisser des traces durables, identifiables et irréversibles sur la santé des salariés.

Organisation du travail

L’organisation du travail désigne la manière dont les postes de travail et les relations entre les travailleurs sont conçus dans une entreprise ou une administration afin de réaliser la production.

Organisation taylorienne du travail

Organisation du travail théorisée par Frederick Taylor dans son livre Les principes du management scientifique (1911). Elle se caractérise par quatre éléments.

• La division verticale du travail : mode d’organisation pyramidal du travail avec une division entre la conception (par les ingénieurs) et l’exécution des tâches (par les ouvriers) ;
• La division horizontale du travail : fragmentation des tâches au cours du processus de production (chaque ouvrier exécute un nombre réduit de gestes de façon répétitive) ;
• Le contrôle du travail : il se déroule grâce au chronométrage des ouvriers et leur surveillance par des agents de maîtrise ;
• Le salaire au rendement : afin d’inciter les ouvriers à produire au maximum, le salaire dépend des quantités produites.

Organisation du travail post-tayloriennes

Nouvelles formes d’organisations du travail reposant sur la flexibilité, la recomposition des tâches et le management participatif. La flexibilité du travail peut concerner le lieu de travail, les horaires ou les compétences. La recomposition des tâches se traduit par une polyvalence attendue des salariés et une variété plus grande des tâches réalisées. Le management participatif se traduit par un travail plus autonome et une responsabilisation des salariés par le biais d’objectifs à réaliser.

Télétravail

Activité rémunérée exercée hors du lieu de travail grâce aux nouvelles technologies. L’activité peut ainsi être exercée à domicile ou dans des tiers lieux.

Polarisation des emplois

Phénomène qui désigne l’augmentation du nombre d’emplois qualifiés et peu qualifiés ainsi que la diminution parallèle des emplois intermédiaires.

Ubérisation

L’uberisation de l’économie désigne un processus de transformation de l’économie via internet, les applications et la téléphonie mobile qui consistent à créer de nouveaux marchés mettant en relation des acheteurs et des vendeurs.

Précarisation

Hausse de la part des emplois exercés dans un cadre qui laisse peu de place à une certitude sur l’avenir, qui ne permet pas d’accéder à un niveau de vie acceptable, qui s’accompagne d’un sentiment de précarité et qui se caractérise par une rémunération minimale. Il s’agit des formes particulières d’emploi (FPE) : embauche en CDD, en intérim, en apprentissage, mais aussi montée de l’auto-entreprenariat notamment.

Intégration sociale

Processus par lequel un individu est affilié par de multiples liens sociaux aux membres d’un groupe social dans lequel il vit.

Disqualification sociale

Terme forgé par Serge Paugam, la disqualification sociale désigne le processus au cours duquel la rupture successive des liens sociaux mène à la marginalisation d’un individu qui perd ainsi toute reconnaissance sociale.

Désaffiliation sociale

Terme forgé par Robert Castel qui désigne le processus par lequel la rupture du lien professionnel causé par le chômage s’accompagne de l’affaiblissement des relations sociales d’un individu.

Numérique

Associé aux technologies de l’information et de la communication, le numérique désigne l’ensemble des terminaux (ordinateurs, tablettes), des logiciels et applications ainsi que la mise en réseau des données (internet, plateformes).

Travailleurs pauvres

Personne qui travaille mais dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Les revenus perçus ne permettent pas au travailleur pauvre ainsi qu’aux membres de son ménage d’avoir un niveau de vie supérieur au seuil de pauvreté.

Économie collaborative

L’économie collaborative, également appelée économie de partage, est une économie de pair à pair. Elle repose sur le partage ou l’échange entre particuliers de biens (voiture, logement, parking, perceuse, etc.), de services (covoiturage, bricolage, etc.), ou de connaissances (cours d’informatique, communautés d’apprentissage, etc.), avec échange monétaire (vente, location, prestation de service) ou sans échange monétaire (dons, troc, volontariat), par l’intermédiaire d’une plateforme numérique de mise en relation.

Travail au clic

Activités fragmentées, standardisées et payées à la tâche, des tâches commandées via des plateformes de micro travail et réalisées en télétravail.