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Quels sont les sources et les défis de la croissance économique ?

Présentez deux limites à l’utilisation du PIB comme indicateur de la croissance économique

Amorce

Les deux grandes guerres qui marquèrent le début du XXe siècle furent le théâtre de scènes de destruction sans précédent. Cette période se caractérisa néanmoins par un fort PIB et un certain dynamisme économique. La guerre serait à la fois bénéfique pour l’économie, si l’on en croit le PIB, et néfaste pour le bien-être individuel et collectif.

Affirmation

Le PIB est pertinent pour mesurer sur le long terme la croissance économique mais il comporte aussi des limites quant à l’évaluation de cette croissance.

Définition des termes du sujet

Rappelons que le PIB désigne l’indicateur permettant de mesurer l’ensemble de la production réalisée sur un territoire pendant un an.

Explication + Illustration n°1

Le PIB mesure mal voire ne mesure pas certains types de production. D’une part le PIB ne mesure pas toutes les activités économiques, il ne mesure par exemple pas la production bénévole, la production non-déclarée ni la production domestique. Cette partie de l’économie que le PIB ne mesure porte un nom : « l’économie souterraine » ou « économie parallèle ». Le PIB oublie donc une part non négligeable de la production. La phrase d’Alfred SAUVY illustre parfaitement cette limite du PIB : « Si j’épouse ma femme de ménage, je fais baisser le PIB », alors même que le niveau de production dans le pays ne diminue pas.

Explication + Illustration n°2

Une seconde limite au PIB est qu’il mesure des éléments collectivement nuisibles, autrement dit, il mesure sans tenir compte des externalités négatives (une externalité négative désigne une situation dans laquelle un agent économique influence négativement la satisfaction d’autrui sans payer de compensation monétaire). En effet le PIB est un outil purement quantitatif qui ne mesure que des grandeurs. Si une entreprise pollue énormément mais que cela a pour effet de permettre une grande production, le PIB du pays dans laquelle se trouve cette entreprise sera fort alors même que l’entreprise est nuisible pour la collectivité et menace l’environnement. C’est le cas des États-Unis, où le PIB est l’un des plus élevé au monde mais où le niveau de pollution est aussi extrêmement important.

Conclusion

En conclusion, le PIB présente plusieurs grandes limites, notamment le fait qu’il ne mesure pas toute la production et qu’il mesure des productions qui sont en définitive collectivement nuisible.

En quoi l’IDH complète-t-il le PIB ?

Amorce

En 1995, le Japon connaissait un terrible séisme qui fît plus de 6 400 morts, en 2011, un autre séisme fait près de 16 000 morts. Ces catastrophes naturelles dévastatrices sont cependant comptabilisées dans le PIB comme de futures productions afin de reconstruire les bâtiments détruits. Le PIB est donc un indicateur pertinent pour mesurer la production économique mais il reste limité puisqu’il ne prend pas en compte le bien-être de la population.

Affirmation

L’IDH est un indicateur permettant de tenir compte du développement humain d’un pays, autrement dit, du niveau de bien-être de sa population, il complète ainsi le PIB.

Définition des termes du sujet

Le PIB est l’indicateur utilisé pour mesurer la production réalisée lors d’une année par un pays. L’IDH quant à lui, combine trois autres indicateurs : le PIB par habitant, l’espérance de vie à la naissance et l’accès à l’éducation. On retrouve ainsi les dimensions sanitaire et éducative dans l’IDH que l’on ne trouve pas dans le PIB.

Explication

Le PIB est un indicateur uniquement quantitatif qui mesure les quantités de richesses créées mais pas les dépenses ni les destructions nécessaires à cette production. L’IDH complète le PIB puisqu’il est attentif au développement humain du pays, il analyse la santé des habitants par l’espérance de vie, leur savoir par le niveau d’éducation et leur niveau de vie par le PIB par habitant. De plus, l’IDH intègre le PIB à l’échelle de l’individu (PIB par habitant) et non le PIB global du pays. Ainsi il permet de révéler l’existence ou non d’inégalités au sein du pays.

Illustration

Par exemple le PIB états-unien est l’un des plus grands au monde, cependant les inégalités sont extrêmes puisque le PIB est la somme de toutes les richesses produites sur le territoire national, il n’assure donc pas l’égalité au sein du pays. Le PIB peut être très fort alors que ce sont que les 10% les plus riches qui génèrent une forte production L’IDH fait entrer en jeu le PIB par habitant, c’est une moyenne et elle tient compte du nombre d’habitants dans le pays. Ainsi en 2018 les États-Unis étaient la première puissance économique mais étaient 22ème en termes d’IDH.

Conclusion

En conclusion, l’IDH permet d’avoir un regard qualitatif sur un pays, c’est dans ce sens qu’il complète le PIB (indicateur quantitatif).

Vous montrerez que le progrès technique est une source de croissance économique

Amorce

La révolution industrielle qui s’opère aux XVIIIème et XIXème siècles se caractérise par de nombreuses inventions et innovations et génère une forte croissance économique qui lance tous les pays du monde dans une nouvelle ère.

Affirmation

Le progrès technique joue un rôle central dans la croissance économique.

Définition des termes du sujet

La croissance économique se définit comme une augmentation de la production de biens et services dans un pays pendant une période longue (généralement un an). Elle est un phénomène récent qui intervient en même temps que la Révolution Industrielle (XVIIIème – XIXème siècles). Le progrès technique englobe tous les procédés et innovations permettant d’accroitre la productivité globale des facteurs de production, et ainsi une plus grande efficacité de la combinaison productive.

Explication

Le progrès technique se mesure par la productivité globale des facteurs (PGF), celle-ci mesure comment les facteurs de productions ont été agencés afin de gagner en productivité. Ainsi la PGF mesure le progrès technique, autrement dit l’amélioration de l’efficacité de la combinaison productive. Celle-ci peut provenir d’une innovation de produit, d’une innovation de procédé, d’une innovation de marché ou d’une innovation organisationnelle. Lorsqu’il y a du progrès technique, il y a un gain de productivité. Autrement dit, avec un même niveau de facteurs de production (capital et travail), l’entreprise peut produire plus pour le même coût. En se mettant dans cette situation elle fait baisser les prix des biens (puisque pour produire un bien elle dépense moins) et fait augmenter les salaires (puisqu’elle gagne plus et doit partager les recettes avec les salariés). Par ce double effet, le progrès technique a pour effet d’augmenter le pouvoir d’achat des populations, d’inciter à la consommation pour enfin générer de la croissance économique.

Illustration

L’organisation scientifique du travail (OST) est par exemple une innovation organisationnelle qui a généré du progrès technique et a été source de croissance à la fin du XIXème siècle, lors de la seconde révolution industrielle. L’invention de la machine à écrire, ou encore l’introduction des ordinateurs dans les entreprises sont des innovations de produits, elles aussi sources de progrès technique et de croissance.

Conclusion

En conclusion, le progrès technique est source de croissance économique puisqu’il est synonyme de productivité et donc d’une hausse de la production.

Que signifie l’expression « croissance endogène » ?

Amorce

De la contraction latine de « endov », signifiant dedans, et de « gennân », signifiant engendrer, la croissance endogène est la croissance dont la cause est interne et qui est produite indépendamment de tout apport extérieur.

Définition des termes et affirmation

Dans le langage économique traditionnel, la croissance endogène désigne ainsi une théorie qui considère la croissance économique comme un phénomène auto-entretenu.

Explication

Dès lors, il est possible de nommer trois sources de la croissance endogène : la connaissance et le savoir (R&D), le capital humain et les infrastructures. Le savoir représente un bien collectif, il est donc non-rival (la consommation du bien par un agent n’empêche pas la consommation du bien par un autre agent) et non-exclusif (la consommation du bien est accessible à tous sans conditions). La nature de ce bien permet de générer une externalité positive, toutes les recherches et les découvertes (aussi appelées R&D) sont ouvertes à l’utilisation de tous et incitent par conséquent les entreprises à investir pour atteindre un gain de productivité. Ce gain de productivité permet de générer de la croissance économique, ce qui aura pour effet d’augmenter les prélèvements obligatoires de la part de l’État et donc lui permettre de réinvestir à travers des dépenses publiques dans la R&D. Ce raisonnement peut s’appliquer au capital humain et aux infrastructures. Le capital humain est une source importante de la croissance endogène, puisqu’il représente, lui aussi, une externalité positive. Si le niveau de qualification est fort dans l’ensemble d’une population, alors cette population sera plus productive et générera de la croissance. Enfin, les infrastructures représentent la dernière source de la croissance endogène, elles génèrent elles aussi des externalités positives puisqu’elles sont des biens communs, c’est-à-dire des biens non-exclusifs mais rivaux. Puisque de tels biens existent (infrastructures de transport, d’énergie, de télécommunication), les acteurs économiques sont incités à investir et à produire davantage en utilisant ces infrastructures. Que ce soit pour la R&D,  le capital humain ou les infrastructures, le principe est le même.

Illustration

Afin d’illustrer le caractère auto-entretenu de la croissance endogène, prenons l’exemple du projet « Stratégie Europe 2020 » mis en place en 2000 par l’Union Européenne et qui prenait comme objectifs : un fort niveau de R&D (en visant 3% du PIB consacré à la R&D) et de capital humain en ayant pour objectif d’amener 50% de la population à avoir un niveau licence. Par la mise en place de ce projet, l’UE espérait se placer dans un cercle vertueux de croissance en incitant à l’investissement.

Conclusion

En conclusion, la R&D, le capital humain et les infrastructures sont les trois principales sources de la croissance endogène et permettent d’expliquer le caractère auto-entretenu de cette dernière.

Montrez que le facteur capital est source de croissance économique

Amorce

Le début du XIXème siècle marque un grand tournant dans l’histoire économique française, c’est la Révolution Industrielle. Cette ère marquée par l’avènement des véhicules motorisés (locomotives notamment), des moteurs à vapeur et des machines-outils met en avant un nouveau facteur de production : le facteur capital.

Définition

Le facteur capital désigne l’un des deux facteurs de production et se définit comme l’ensemble des biens (machines, outils, électricité…) utilisés lors du processus productif. Il peut se subdiviser en deux catégories : le capital circulant et le capital fixe, le premier ayant une durée de vie inférieure à un an (comme l’eau, l’électricité, ou encore les matières premières) et le second une durée de vie supérieure à un an (comme les ordinateurs, les machines ou les locaux).

Affirmation

Le facteur capital est une source de la croissance économique parce qu’il est un facteur de production et participe directement à la croissance, mais aussi parce qu’il se combine avec le facteur travail et ainsi participe indirectement à la croissance.

Explication

L’augmentation du facteur capital engendre mécaniquement une augmentation de la capacité de production et permet donc de générer de la croissance économique. L’achat de nouveaux locaux, de nouvelles machines, de nouveaux outils (capital fixe) ou de matières premières (capital circulant) permet de produire plus et donc génère de manière directe de la croissance économique. Le capital participe aussi indirectement à la croissance économique. En effet, le facteur capital combiné au facteur travail génère une croissance qui dépasse la simple dotation dans chacun de ces deux facteurs de production. C’est la PGF (Productivité Globale des Facteurs) qui mesure la productivité de la combinaison des facteurs de production, autrement dit, qui mesure le progrès technique. Ainsi le capital est l’un des deux facteurs de production nécessaire à la croissance économique.

Illustration

Prenons l’exemple d’une usine de voiture. Si cette usine est capable de produire 100 voitures par jours grâce à un robot, le fait de rajouter un robot de plus fera mécaniquement augmenter la production de 100 à 200 et générera de la croissance, le facteur capital est donc source de croissance économique.

Conclusion

En conclusion, le facteur capital est important dans la croissance économique, il est même nécessaire à cette croissance. Cependant il ne faut pas négliger les autres sources de la croissance comme le facteur travail (sans lequel le facteur capital est quasiment inutile), le progrès technique ou encore les institutions.

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