Dans quelle mesure l’histoire environnementale peut-elle aider à comprendre et à gérer l’actuelle crise environnementale ?
Les titres des parties et les éléments de méthode apparents sont là pour te guider, tu n’as pas besoin de les préciser lors de l’oral.
Amorce
Selon une étude scientifique parue le 29 avril, la forêt amazonienne a rejeté au cours de ces dix dernières années, plus de carbone qu'elle n'en a absorbé. Conséquence directe de la déforestation et du changement climatique, cela constitue un point de basculement majeur dans la crise environnementale actuelle, la forêt amazonienne étant présentée comme le dernier rempart contre le réchauffement de la planète.
Explication des termes du sujet
Le terme d’environnement peut faire référence dans un sens large à tout ce qui entoure les groupes humains et agit sur eux, associé à un patrimoine fragile et précieux qu’il convient de préserver. Cependant le terme « environnement » n’est pas synonyme de celui de « nature », qui est plus abstrait : l’environnement prend en compte des réalités physiques concrètes. L’histoire environnementale s’est développée à partir de l’étude de la conservation et de l’utilisation des ressources et des espaces naturels : l’époque contemporaine a en effet progressivement lié la notion d’environnement à celle de pollution et/ou de catastrophe naturelle et tend à condamner les effets de l’action humaine.
On peut envisager l’environnement en terme de progrès, puisque l’homme est maintenant capable d’anticiper les catastrophes, de réduire leurs effets, et d’adapter l’espace en le transformant en milieu artificialisé. Cependant, cette tendance produit aussi des risques qui ont conduit la planète à une « crise environnementale » c’est-à-dire l’altération définitive des ressources d’un éco système. Les XIXe et XXe siècles ont vu se développer l’industrie, sous l’effet de l’expansion du capitalisme. L’artificialisation des milieux naturels coïncident notamment avec l’usage d’une nouvelle source d’énergie, le pétrole. Cette industrialisation croissante des territoires va rapidement être confrontée au problème de la dégradation et de l’épuisement des ressources, et la crise environnementale vient alors en ce sens s’opposer au progrès. La crise environnementale apparait comme une prise de conscience pour certains. Elle nait au cours de la deuxième moitié du XXe siècle : on peut donner comme point fondateur la conférence des Nations Unies sur l’environnement, qui s’est tenue à Stockholm en 1972. La conférence de Stockholm marque le premier rendez-vous de la communauté internationale pour aborder des questions environnementales.
Problématique
Nous nous demanderons ici, dans quelle mesure peut-on s’inspirer des évènements environnementaux passés pour faire face à la crise actuelle ?
Annonce du plan
Tout d’abord nous verrons quels sont les facteurs à l’origine de la construction d’une histoire environnementale puis nous analyserons comment cette histoire environnementale peut nous aider à mieux comprendre les enjeux sous-jacents à la crise environnementale actuelle.
La crise environnementale est le résultat d’une collision entre environnement et développement économique. Les pressions environnementales ne sont pas seulement dues au mode de vie industriel mais aussi à la pression d’une population humaine, facteur encore moins négligeable dans les pays en développement où la croissance démographique n’est pas arrêtée. En 2019, l’Inde comptait 1,3666 milliard et était le deuxième pays le plus peuplé au monde derrière la Chine. Pourtant, si l’on appliquait le mode de vie des Indiens au reste de la planète, la Terre pourrait nourrir tous les habitants de la planète, si voire davantage et ce, sans compromettre les ressources disponibles.
La maitrise démographique est un enjeu important au niveau local plutôt que mondial : elle n’est un réel problème que dans régions surpeuplées, comme au Bangladesh, où s’exerce une forte pression sur le milieu naturel.
Mais la tendance des pays émergents est pour l’instant à suivre le monde occidental, par l’accroissement de leur production et de leur consommation. Cette tendance représente un réel défi vis-à-vis de la crise environnementale que traverse le monde occidental et qui remet alors en cause son mode de fonctionnement.
La crise environnementale se caractérise aussi par l’apparition de risques nouveaux dits technologique à l’image de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986 ou du naufrage de l’Erika en 1999 le long des côtes bretonnes, ayant provoqué une importante marée noire. Certains effets de la crise environnementale n’apparaissent que sur le long terme : on en a l’exemple avec le blanchissement progressif des coraux du Pacifique, lié à une augmentation de l’acidité et de la température de l’océan. Mais les dégradations ne sont pas limitées dans le temps et à l’heure actuelle nous ne connaissons pas les impacts que peut avoir le changement climatique sur toute la Terre en termes humains et environnementaux, dans les décennies à venir.
La croissance économique est à l’origine des dégradations environnementales. En effet, l’entretien et l’extension des infrastructures construites par les sociétés industrialisées reposent sur l’usage massif de ressources épuisables ou dépassant le taux de régénération des ressources renouvelables. On parle de jour du dépassement pour désigner la date à laquelle l’empreinte écologique dépasse la bio capacitée de la planète. Autrement dit il s’agit du jour à partir duquel nous avons plus consommé de ressources que ce que la nature peut nous procurer en une année, et / ou du jour à partir duquel nous avons produit plus d’émissions de gaz à effet de serre que ce que nos océans et forêts peuvent absorber. En 2020, ce jour correspondait au 22 août. Les dégradations de l’environnement remettent en cause tout un mode de vie et menace l’avenir par la pollution et l’épuisement des ressources. Tous les scénarios sur long ou court terme montrent aujourd’hui qu’à moins d’une modification lourde des tendances existantes, les accidents majeurs et les dégradations environnementales graves et irréversibles ne feront qu’augmenter.
Si l’on prend l’exemple climatique, qui occupe les débats actuels, on peut voir que cette crise est mondiale, dans le sens où elle touche directement et indirectement l’ensemble des habitants du globe : aucun pays ne peut s‘en exclure et tous y participent plus ou moins et en subissent ou en subiront les effets. Le mode de vie industrialisé se répand rapidement à la surface de la planète et avec lui les pressions sur l’environnement naturel augmentent. C’est donc l’un des principaux problèmes de la crise, tant d’un point de vue spatial que d’un point de vue temporel. En terme de désertification, de déchets radioactifs et de disparition de la biodiversité, on parle d’irréversibilité en siècle voire en millier d’années, ce qui dépasse largement la temporalité de l’activité humaine. On peut le voir avec le cas des gaz à effet de serre dans l’atmosphère qui contribue au réchauffement de la planète et sur lesquels nous avons très peu d’impact immédiat.
Depuis la fin du XIXe siècle la température moyenne mondiale a augmenté de presque 1 degré Celsius. Pour lutter contre le réchauffement climatique, les pays tentent d’agir. En décembre 2020 les 27 pays de l’Union Européenne ont fixé de nouveaux objectifs pour réduire les émissions, avec comme but la neutralité carbone pour 2050. Cet objectif s’inscrit dans la logique de l’accord de Paris, signé lors de la Cop21 en 2015, qui a pour mission de maintenir l’augmentation de la température mondiale à un niveau bien inférieur à 2 degrés par rapport aux niveaux préindustriels.
A mesure que les pays se développent, ils adoptent un mode de vie capitaliste suivant une logique de croissance infinie qui n’est pas compatible avec la destruction massive des ressources naturelles actuelles. Les éléments naturels ne réagissent pas de la même façon à l’action humaine : certains s’effondrent brutalement lorsque l’on dépasse un certain seuil comme pour la pêche ou les écosystèmes rares, tandis que d’autres se dégradent de façon plus progressive, comme le climat ou l’appauvrissement du sol.
La crise environnementale contemporaine remet en cause tout le comportement des habitants des pays industrialisés vis-à-vis du milieu naturel. Les activités humaines industrielles portent toutes les marques de l’absence de prise en compte d’un souci de leur impact sur l’environnement naturel : consommation quotidienne élevée, utilisation d’objets à durée de vie réduite, infrastructures énergivores, production importante de déchets non-recyclables etc…Cela touche alors directement notre conception de la nature et la place que nous y tenons en tant qu’individu et membre d’une société.
De plus, les solutions proposées pour diminuer les effets de la crise environnementale ne sont que partielles : si l’on cherche à passer au nucléaire pour diminuer l’utilisation du pétrole dont les réserves se tarissent, il reste toujours le problème des déchets nucléaires que l’on ne sait pas traiter et qui risquent de refaire surface un jour, la fabrication de panneaux solaires pose la question de leur recyclage difficile lorsqu’ils ne fonctionnent plus.
A l’heure actuelle, nos pratiques s’inscrivent dans une tendance inverse à celle du développement durable : les générations suivantes ne bénéficieront pas des ressources épuisées par les générations précédentes et elles devront trouver une autre organisation fonctionnant avec d’autres ressources.
Bilan
Pour conclure, l’histoire environnementale peut aider à comprendre la crise environnementale actuelle dans le sens où elle permet de montrer les facteurs déclencheurs de cette crise, à savoir l’action humaine depuis l’époque industrielle (depuis le milieu du XIXème siècle approximativement).
Ouverture
Cependant, les effets de cette crise ont atteint une telle proportion que l’histoire environnementale ne peut servir qu’à adapter nos comportements pour en limiter l’impact. Pour pouvoir espérer en venir à bout, il faudrait mettre en œuvre des moyens modernes et une législation propre à notre temps : bien souvent, les politiques environnementalistes restent marquées par le poids de la croissance, des traditions et des lobbys qui empêchent alors une application efficace et des résultats réels. L’innovation et la connaissance restent les meilleurs moyens pour réduire l’impact écologique humain.
2e partie du Grand Oral :
approfondir, reformuler, répondre à une objection (10 min)
Les questions du jury et les réponses apportées sont des suggestions. Nous te conseillons de t’inspirer de la démarche et de la méthode pour le jour J, il n’est pas intéressant de les apprendre par cœur. En ce qui concerne les questions portant sur le projet d’études et professionnel, réfléchis-y en amont, tu auras forcément une question dessus !
Pouvez-vous citer une énergie alternative au pétrole ?
En plus des énergies renouvelables comme l’énergie éolienne, hydraulique et solaire, il existe aussi la biomasse et la géothermie qui utilisent la chaleur terrestre. Des expérimentations sont en cours pour exploiter d’autres sources combustibles notamment pour produire une alternative à l’essence comme le biodiesel.
Quelles sont les conséquences du réchauffement climatique ?
Le réchauffement climatique a de nombreuses conséquences et nous ne les connaissons pas toutes encore. On peut à l’heure actuelle citer la montée des eaux conduisant à la disparition de certaines îles, un accroissement de l’érosion des côtes, la disparition des glaciers, l’aridification de certains espaces…
Avez-vous des solutions à proposer pour participer à réduire l’impact de l’action humaine sur l’environnement ?
Oui, on peut arrêter d’acheter des composants plastiques à usage unique comme les pailles, se tourner vers un mode de consommation responsable et durable dans son alimentation et son habillement, favoriser les transports en commun plutôt que la voiture, adapter sa consommation de viande…
3e partie du Grand Oral :
projet d’étude et avenir professionnel (5 min)
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre projet professionnel / d’études ? En quoi peut-il être mis en lien avec les aspects environnementaux actuels ?
Nous te conseillons de réfléchir à une réponse à ce type de questions, tu en auras forcément une !