Dans quelles mesures le développement de technologies efficaces en ressources peut-il nous permettre de répondre aux défis énergétiques actuels ? Les titres des parties et les éléments de méthode apparents sont là pour te guider, tu n’as pas besoin de les préciser lors de l’oral. Introduction Amorce : donner envie à l’auditeur d’écouter, l’accrocher avec une expérience commune, ou une situation historique ! Alors que le déploiement de la 5G bat son plein, en France et dans le reste du monde, des protestations s’élèvent. Aux inquiétudes sur l’impact que cette nouvelle technologie pourrait avoir sur un monde en pleine crise climatique s’opposent des voix qui répliquent qu’au contraire, une antenne 5G consomme moins d’électricité que les antennes des autres réseaux, à flux de données égaux. De plus, grâce aux avancées techniques qu’elle ouvre en termes de latence réduite, de bande passante et d’interconnexion la 5G se présente comme un formidable outil pour accroitre l’efficacité des réseaux électriques : elle pourrait devenir un des piliers de la transition énergétique. Présentation de la question et de son originalité : Le cas de la 5G est emblématique d’une question qui revient sur la table à chaque fois qu’une technologie de rupture (c’est-à-dire radicalement différente des technologies dominantes sur un marché) se présente aux portes de nos sociétés. Les innovations technologiques permettant d’optimiser la consommation des ressources ont elles un rôle clef à jouer dans la transition énergétique ? Définition des termes du sujet En économie, on parle d’efficacité énergétique pour désigner le fonctionnement d’un système pour lequel la consommation en énergie est minimisée pour un service rendu identique. Elle s’appuie sur l’optimisation des consommations et constitue un élément clef pour la performance environnementale, qui évalue les impacts sur le climat, les ressources, l’environnement et la biodiversité d’un système. Cette notion est à mettre en lien avec les défis énergétiques auxquels nous sommes confrontés : nos sociétés sont au pied du mur, à la fois en raison du changement climatique, de la pollution et de la raréfaction des ressources fossiles qui imposent de transformer massivement notre système de production d’énergie et notre consommation. Problématisation : montrer que la question ne va pas de soi, qu’elle est problématique : En théorie, introduire une technologie permettant d’améliorer l’efficacité énergétique d’un système permet de faire des économies d’énergie : ça semble plutôt évident. Cependant, mise dans le contexte du fonctionnement des sociétés occidentales actuelles et de leurs économies la question de la consommation énergétique devient beaucoup plus ambigüe. Pour reprendre l’exemple de la 5G, certains se demandent, à juste titre, si son émergence ne risque pas de résulter en une consommation électrique globale plus importante, comme ce fut le cas suite à d’autres innovations de rupture. Alors, dans quelles mesures ces innovations sont-elles une solution pour répondre aux défis énergétiques contemporains ? Annoncer rapidement ce que l’on va faire Nous analyserons tout d’abord les atouts de l’innovation technologique lorsque celle-ci est centrée sur la consommation d’énergie et la manière dont elle peut améliorer la gestion de cette dernière. Dans un second temps, nous étudierons ce qui se passe en pratique lors de l’introduction d’une nouvelle technologie efficace en énergie et les mécanismes qui mènent à une augmentation de la consommation globale. Dans une troisième partie nous aborderons l’idée de « croissance verte » et questionnerons la place de la technologie dans notre réponse aux défis énergétiques. Développement I. L’introduction de technologies efficaces ouvre la possibilité de faire des économies d’énergie… L’histoire est jalonnée d’innovations de rupture qui ont révolutionné notre manière d’utiliser l’énergie. Certaines de ces innovations sont aujourd’hui au centre de la transition énergétique : c’est le cas des réseaux intelligents. De plus, à plus petite échelle, si on considère la situation d’un consommateur d’énergie, remplacer une technologie par une autre, plus efficiente en énergie, permet de réduire sa consommation. En ce sens, les innovations constituent un atout de taille dans le contexte d’une nécessité urgente d’accélérer la transition énergétique. a. L’exemple des réseaux intelligents : un vecteur de réussite pour la transition énergétique Premier argument défendu D’un point de vue fonctionnel, les innovations technologiques efficaces en énergie sont aptes à diminuer notre consommation énergétique. Utiliser ses connaissances pour répondre à la question posée. Les grands objectifs de la transition énergétique fixés par le gouvernement visent non seulement la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’augmentation de la proportion des énergies renouvelables dans la consommation française, mais aussi une division par deux de la consommation énergétique d’ici 2050. Dans ce contexte, la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie) présente l’association des nouvelles technologies à notre gestion de l’énergie comme élément indispensable au succès de la transition énergétique. En particulier, selon elle, il est incontournable de rendre les réseaux d’énergie plus flexibles et plus intelligents. Les réseaux intelligents se développent en France depuis 2008 : il s’agit de coupler des techniques informatiques aux réseaux électriques de manière à optimiser la coordination du circuit, de l’unité de production au consommateur. L’intérêt de cette technologie est qu’elle permet de s’affranchir d’une contrainte de taille : le stockage de l’énergie électrique en grande quantités. En effet, ici on ajuste en temps réel l’offre et la demande, la production et la distribution, tout en hiérarchisant les besoins de consommation. On minimise ainsi les pertes et on optimise le rendement des unités de production. D’après une étude réalisée par Element Energy et Cambridge Econometrics pour la Fondation Européenne pour le Climat, développer des infrastructures électriques intelligentes est la meilleure solution pour atteindre les objectifs de transition énergétique fixés pour 2050. Le cas des réseaux électriques intelligents nous montre ainsi que la technologie peut se révéler un allié de choix pour l’optimisation de notre consommation énergétique. b. A l’échelle du consommateur, les technologies efficaces en énergie permettent de réduire la consommation Second sous argument avec une idée qui vient approfondir la première Si on considère le cas d’un consommateur d’énergie, entreprise ou particulier, qui serait amené à remplacer une de ses installations par une autre plus efficace, issue d’une technologie de rupture, alors, comme conséquence logique, sa consommation d’énergie diminuera. Un exemple parfait pour illustrer cet argument est l’arrivée des LED sur le marché : la performance, c’est-à-dire la quantité de lumière obtenue pour une consommation donnée, réduit la consommation en la divisant par un facteur compris entre 2 et 3. Selon une étude d’EDF, la consommation énergétique des LED est bien inférieure à celle des lampes à incandescence et permet aux entreprises et aux particuliers de réaliser d’importantes économies. Ainsi, si on remplace simplement les lampes à incandescence d’une maison ou d’un local d’entreprise par des LED, on réduit sa consommation énergétique. Transition et nouvelle difficulté à faire apparaître Nous venons de voir qu’en principe, les innovations technologiques efficaces en énergie constituent un moyen de réduire la consommation pour un résultat équivalent. Mais alors, où est le piège ? Dans ces considérations nous avons complètement occulté le tissu économique dans lequel s’inscrit cette innovation. Oui, remplacer une technologie par une autre plus efficace diminue la consommation. Mais les choses ne s’arrêtent pas là, et d’autres mécanismes moins visibles englobent les transformations technologiques, déterminant ainsi le résultat global. II. … Mais en pratique elle provoque l’augmentation de la consommation totale de ressources Second argument principal qui vient invalider le premier, ou le rendre insuffisant. En effet, l’histoire nous a montré à multiples reprises que l’introduction d’une technologie de rupture améliorant l’efficacité énergétique est systématiquement suivie non pas d’une baisse mais d’une stagnation, voire d’une hausse de la consommation. C’est le paradoxe de Jevons, du nom de l’économiste britannique du XIXe siècle ayant mis en évidence ce mécanisme. a. Le paradoxe de Jevons : un mécanisme récurrent à travers l’histoire Lorsqu’une innovation technologique améliore l’efficacité avec laquelle on consomme une ressource, la consommation globale de cette ressource augmente. Loin d’être un raisonnement théorique, l’observation de Jevons se répète à travers les âges, du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui. Jevons met le doigt sur ce phénomène lors de l’apparition de la machine à vapeur : à l’époque il s’agit d’une technologie de rupture qui permet d’utiliser beaucoup moins de charbon pour produire de l’énergie. En suivant l’évolution de la consommation globale de charbon, il constate alors que l’arrivée de la machine à vapeur n’a pas fait baisser cette dernière. Au cours de l’histoire, des exemples flagrants mettent en évidence qu’un même mécanisme se répète. Durant les 30 glorieuses, par exemple, le secteur des machines à laver et des climatiseurs se développe et des appareils à plus faible consommation pour un service équivalent arrivent sur le marché. Pourtant à cette époque la consommation d’énergie électrique par habitant augmente. On peut aussi prendre l’exemple plus récent des LED, cité en première partie : alors que le remplacement des écrans et des ampoules par des systèmes à base de LED basse énergie aurait dû diminuer fortement la consommation électrique, c’est le contraire qui s’est produit : la consommation électrique a augmenté. Revenons à la 5G présentée à l’introduction : le déploiement de cette dernière est censé permettre de décupler les performances des réseaux intelligents, optimisant ainsi la consommation électrique de villes entières. Mais qu’est-ce qui garantit que le phénomène ne va pas provoquer une fois de plus l’augmentation de ladite consommation ? b. Explication du paradoxe : le contexte économique autour du progrès technique Le phénomène, n’est pas seulement une loi empirique. Il repose sur des éléments théoriques simples. Son explication nous enseigne que, pour évaluer les bénéfices de l’introduction d’une nouvelle technologie sur notre consommation énergétique, on ne peut dissocier les performances techniques de l’innovation de la société dans laquelle elle est introduite, sa culture, le fonctionnement de son marché et de son économie, etc. Dans son ouvrage The Coal Question, Jevons explique que, grâce à la nouvelle technologie introduite, l’efficacité énergétique augmente et la consommation de l’énergie en question sera dans un premier temps moins importante. Cependant, ceci va causer une diminution du prix de cette énergie, c’est la conséquence du mécanisme de la loi de l’offre et de la demande. Cette réduction de coût va alors entraîner un effet rebond : l’augmentation de la consommation des services liés à cette technologie et l’invention de nouvelles applications basées sur cette énergie. Là réside la pièce manquante du puzzle. Ainsi, pendant les 30 glorieuses, si les nouveaux appareils étaient plus efficients en énergie électrique, le nombre d’appareils par foyer a fortement augmenté. Si l’apparition des écrans à LED a réduit considérablement la consommation des téléviseurs, le revers de la médaille fut l’explosion du nombre d’écrans vendus et le fait qu’on en trouve aujourd’hui partout, et donc là où leur présence superflue provoque un énorme gaspillage (toilettes, magasins, wagons de transports en commun…). Pour la 5G, idem : elle constitue un formidable outil d’optimisation pour les réseaux intelligents, mais risque également de massifier l’utilisation des smartphones dans le monde, ainsi que les transferts et stockages de données qui consomment des quantités d’énergie extravagantes. Récapitulatif de la deuxième partie et annonce de la troisième avec une nouvelle idée qui surgit. Basé sur un phénomène qui se répète à travers l’histoire, l’observation de Jevons pointe du doigt l’absurdité dans le fait de dissocier une innovation technologique du fonctionnement économique et culturel d’une société, surtout lorsque celle-ci est éduquée au consumérisme. L’amélioration de l’efficience énergétique via le progrès technologique peut ainsi se révéler vicieuse, dans la mesure où elle décuple la consommation. Il est alors légitime de se demander : nos politiques de transition vers une « économie verte » sont-elles pertinentes ? Ou, à la lumière de ce paradoxe, pourraient-elles se révéler contre-productives ? Il est primordial de profiter des erreurs des générations passées pour en tirer des enseignements qui nous permettrons de répondre à la question de la place du progrès technique dans la transition énergétique. III. Remettre en question l’idée de « croissance verte » Nous l’avons compris, la croissance économique, avec tout ce qu’elle implique en termes de consommation de ressources, de déchets et de pollutions n’est pas compatible à long terme avec l’avenir de notre petite planète de taille finie. Ou plutôt avec notre avenir sur cette planète. Qu’en est-il de la « croissance verte » ? Qu’est-ce qui se cache derrière cette expression ? Peut-on y voir un modèle économique viable, permettant de résoudre nos problèmes ? D’après le mécanisme mis en avant par Jevons, la « croissance verte » risque surtout de donner l’image d’une abondance « verte » qui permettra d’entretenir une consommation faussement « inoffensive ». Or, bien que la publicité et l’industrie essayent de nous détourner de cet aspect de la réalité, c’est bien dans la réduction de notre consommation au sens large que réside la solution aux enjeux énergétiques actuels. a. La question des énergies renouvelables Les énergies renouvelables, bien que présentées comme écologiques, découlent tout de même d’une exploitation de ressources. L’effort d’efficacité énergétique dont elles découlent ne doit pas, à l’image du mécanisme identifié par Jevons, alimenter la consommation globale de ressources, quelles qu’elles soient. Imaginons un instant que les énergies renouvelables se soient répandues jusqu’à participer à une part importante de notre production d’électricité : on voit facilement comment leur apparente abondance pourrait être utilisée pour justifier une croissance de la consommation. Or, les énergies renouvelables ne seront jamais totalement propres : « Toute activité est polluante, rien n’est vert » explique Bernard Multon, spécialiste de la conversion de ressources renouvelables en électricité. Une éolienne c’est un socle en béton et des tonnes d’acier. Il y a du silicium dans les panneaux solaires. Ces composants consomment de l’énergie pour être extraits et transformés. En bref, énergie renouvelable ne doit pas être synonyme de consommation légitimée. Il faut se rendre à l’évidence : verte ou pas, la croissance est incompatible avec les défis contemporains. Le développement des énergies renouvelables et des « technologies durables » en général ne doit pas être considéré comme l’unique solution en termes de transition énergétique au risque de voir le schéma de Jevons se reproduire, entrainant à nouveau une hausse de la consommation globale des ressources. b. La sobriété : s’attaquer à la racine du problème C’est à la racine même de la consommation qu’il faut s’attaquer. Notre modèle de société, nos habitudes de vie et de consommation ne sont plus soutenables : c’est par la transformation de ces derniers que nous trouverons véritablement de quoi réussir notre transition énergétique et de quoi respecter nos engagements en matière de climat. Et nous en sommes capables. La route est longue, mais prometteuse. Réinterroger les notions d’essentiel et de superflu, se réapproprier ces dernières au détriment des publicités et autres injonctions qui pèsent sur nos vies. Raviver la conscience de ce que chacun de nos gestes, chacune de nos décisions implique en termes de consommation de ressources, et simplement se demander si ça vaut le coup. Réinvestir nos choix. Et bien sûr, avec l’accompagnement d’une politique publique qui se concentrerait sur la préservation du vivant et de notre avenir sur Terre plutôt que sur la croissance économique, ce serait encore mieux. Précisons que tout cela dépasse les bonnes pratiques individuelles. L’exploitation des ressources est bien une des seules questions sur lesquelles nous avons une réelle emprise nous, les consommateurs, à condition que nous agissions ensemble. Comme le disait si bien Coluche : « Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’achètent plus pour que ça ne se vende pas ! » Réduire la consommation énergétique avant de chercher dans la technologie des moyens d’optimiser cette dernière, ne serait-ce pas ça l’approche la plus efficace, justement ? c. L’autonomie locale, une alternative saine De même que pour l’alimentation, une production énergétique locale est à la fois un moyen de reprendre conscience des implications de notre consommations énergétiques, mais aussi de rompre avec les mécanismes de l’économie traditionnelle, et les risques liés au paradoxe de Jevons. En Belgique, le Comptoir Citoyen des Énergies (COCITER) travaille au développement d’une structure d’économie sociale coopérative destinée à fournir de l’électricité de manière éthique, durable et sans but lucratif. Les coopérateurs achètent des parts de sources énergétiques renouvelables et bénéficient directement de l’énergie produite par cette part. Une des particularités de COCITER est qu’à la différence des acteurs économiques traditionnels, les coopérateurs visent l’équilibre financier et non le profit : ils n’attendent pas de retour financier sur leur investissement. Ceci leur permet de maintenir des prix compétitifs par rapport aux fournisseurs d’énergie ayant un mode de fonctionnement capitaliste et d’assurer le fonctionnement de la coopérative. Par ce mode de production énergétique autonome et local, les coopérateurs se réapproprient leurs choix et s’opposent efficacement au système économique occidental et à ses défaillances, en construisant en dehors de lui. Conclusion Conclusion : récapitulatif des étapes de la réflexion Nous avons ainsi constaté que si l’arrivée de technologies efficaces en énergie permettait en principe de réduire notre consommation d’énergie, en réalité, ce n’est pas ainsi que les choses se passent. En effet, si techniquement ces innovations permettent d’économiser de l’énergie, les mécanismes économiques qui régissent les marchés et nos sociétés font que le résultat est inversé et que la consommation globale d’énergie augmente. De ce fait, nos politiques de « croissance verte », s’appuyant sur l’innovation pour améliorer l’efficience énergétique pourraient bien avoir des effets pervers et nous éloigner de nos objectifs en termes de transition énergétique. Une part essentielle de la solution réside ainsi en amont, dans la transformation de nos rythmes de consommation et de nos manières de consommer. Ouverture (facultatif) : Mais attention ! Il ne s’agit pas de rejeter par défaut les innovations écologiques au nom du phénomène économique de Jevons, mais plutôt de les considérer avec recul, en alliant leur aspect technique au contexte de notre économie productiviste et aux risques qui en découlent. Les low-tech (nommé en opposition aux hautes technologies) sont un parfait exemple d’innovation écologique réellement prometteuse, dans la mesure où elles allient astucieusement sobriété et compétences techniques pour aboutir à des solutions simples, économes en ressources et réparables, souvent fabriqués à partir de matériaux provenant de la récupération de déchets. Questions du jury 2e partie du Grand Oral : approfondir, reformuler, répondre à une objection (10min) Les questions du jury et les réponses apportées sont des suggestions. Nous te conseillons de t’inspirer de la démarche et de la méthode pour le jour J, il n’est pas intéressant de les apprendre par cœur. En ce qui concerne les questions portant sur le projet d’études et professionnel, réfléchis-y en amont, tu auras forcément une question dessus ! Conseils : Prends le temps d’écouter la question pour ne pas répondre à côté ; Prends une minute avant de répondre pour montrer au jury que vous êtes capable de rebondir en réfléchissant et en sélectionnant ce qui est le plus pertinent pour répondre à la question ; Pense toujours à argumenter, à donner un ou plusieurs exemple(s), et à t’approprier la question. Vous avez parlé des low-tech, pouvez-vous développer/donner un exemple ? (Approfondissement suite à l’ouverture de l’exposé) Réponse argumentée Bien sûr : le low-tech est centré sur l’autonomie des individus et la réappropriation de la technologie. Il existe des milliers d’exemples, disponibles sur des bases de données accessibles en ligne. Un autre point intéressant du low-tech est qu’on l’associe souvent au concept de l’open source : c’est-à-dire qu’on rend disponibles toutes les données nécessaires à la fabrication du système, de manière à ce que n’importe qui d’un peu bricoleur puisse le construire lui-même. En termes de systèmes low-tech commercialisés, on peut par exemple citer les douches solaires de l’entreprise Eclowtech qui permet d’obtenir de l’eau chaude sans électricité construite uniquement à partir de bois, de miroirs et d’un chauffe-eau recyclé (en guise de contenant). Pourquoi le silicium dans les panneaux photovoltaïques est-il un problème ? Réponse argumentée Si j’ai mentionné le fait que les panneaux solaires sont constitués de silicium, c’était pour montrer que la fabrication d’un panneau solaire n’est pas neutre du point de vue énergétique et environnemental. Au-delà de ça, le silicium est disponible en abondance, contrairement aux terres rares, utilisés notamment dans les smartphones, dont l’extraction et le raffinage sont très polluants. Avec les panneaux solaires, le problème est plutôt d’ordre éthique et social : la production vient principalement de Chine dont les prix cassés ont décimé le secteur français et où les panneaux sont fabriqués dans des conditions de travail indignes pour l’humain et l’environnement. Vous avez parlé de l’ambigüité de la croissance verte. Que pensez-vous de la décroissance économique ? Mettre en valeur ses connaissances Réponse argumentée Dans le contexte actuel il est clair que la croissance économique n’est plus un modèle soutenable, et que cette idée de la simplicité volontaire (analogue au concept de sobriété, qui prend de plus en plus d’ampleur) fait partie de la solution pour répondre aux crises contemporaines. La remise en question de la place du travail dans nos vies qu’implique le refus d’une logique productiviste est également un sujet qui a entièrement sa place dans l’actualité. D’un point de vue purement pragmatique, la décroissance économique s’appliquera, de gré ou de force à certains secteurs tel que celui de l’aviation dont l’activité actuelle est incompatible avec un avenir viable en termes de réchauffement climatique. 3e partie du Grand Oral : projet d’étude et avenir professionnel (5min) Comment pensez-vous que votre rapport à la consommation affectera vos projets futurs ? Réponse argumentée Il ne s’agit pas de rejeter en bloc tout acte menant à la consommation de ressources, mais de veiller à prendre le recul nécessaire pour interroger chaque choix de vie et comparer ce qu’il nous apporte et ce qu’il coûte à l’environnement. Je pense donc que mon rapport actuel à la consommation me poussera à chercher un emploi qui a du sens, et à vouloir éviter un emploi consistant simplement à enrichir l’industrie, qui me ferait devenir à mon tour le carburant d’un système que je critique. En quoi votre projet professionnel /d’études peut être mis en lien avec votre réflexion autour des enjeux écologiques ? Réponse argumentée Après avoir intégré un cursus universitaire en… (filière), je pourrais voir comment intégrer une réflexion centrée sur l’écologie à mes connaissances. L’avantage quand on est intéressé par l’écologie, c’est que c’est un sujet tellement central à l’heure actuelle qu’on peut facilement la combiner avec un grand nombre de domaines. OU Réponse argumentée En intégrant une prépa, il me sera possible d’arriver à occuper un poste à haute responsabilité dans la société, la vie politique ou même l’industrie. A partir de là j’espère avoir assez de marge de manœuvre pour contribuer à faire changer les choses dans le sens de l’écologie Quelques articles pour aller plus loin : Transitions énergie : Les six paradoxes qui freinent la transition énergétique, mars 2020 Partageons l’éco : Le paradoxe de Jevons (fiche concept), novembre 2020 Mr Mondialisation : Paradoxe de Jevons : comprendre le mythe de la croissance verte, aout 2018 Mr Mondialisation : Des citoyens s’organisent pour fournir de l’énergie renouvelable et locale dans toute la Wallonie, avril 2020 Commission de régulation de l’énergie : Penser l’énergie de demain, rapport d’activité 2019