La position américaine (photo de manifestation)
A partir de ce document et de vos connaissances personnelles, comment, selon vous, faut-il comprendre le paradoxe de la politique environnementale américaine ?
Accroche
Aujourd’hui, les États-Unis ont définitivement un rapport ambigu à la protection environnementale. Entre développement hyperactif de technologies écologiques au cœur d’Etats comme la Californie, et déclarations climato-septiques d’une partie du gouvernement Trump, le pays est divisé.
Présentation du document
Ce document est une photographie représentant une manifestation dans les rues de New York. La manifestante brandit une pancarte sur laquelle est inscrit « Le changement climatique est une réalité ». Ils s’insurgent ainsi contre une inaction face à l’urgence environnementale et le positionnement anti-écologie du gouvernement Trump.
Problématique
Comment cette grande puissance a-t-elle construit son rapport à la question écologique ? Quels facteurs contribuent-ils à créer ce paradoxe ?
Annonce du plan
Dans une première partie, nous montrerons que les Etats-Unis ont culturellement instauré un rapport particulier
à la nature, tentant de la maîtriser lors des grandes conquêtes, mais aussi de cohabiter avec elle et de la
mettre en valeur.
Dans une seconde partie, nous aborderons les difficultés économiques à mener une politique
environnementale et le climato-scepticisme du gouvernement Trump.
Première sous partie
Tout d’abord, il semble pertinent de s’intéresser à l’histoire des États-Unis et de la manière dont ils pu construire un certain rapport à la nature. Dès l’arrivée des premiers colons au XVIIème et XVIIIème siècles, la terre américaine devient un territoire sacré, symbole d’aventure, de découverte, et d’installation d’une nouvelle civilisation.
Dans ce contexte, la nature est au cœur d’un rapport ambivalent : elle est celle qu’il faut combattre et dépasser pour survivre, mais aussi respecter. L’exploitation de ses richesses va devenir la source des premiers systèmes économiques et des échanges. La conquête de l’Ouest, la compétition maritime, la compréhension des différents climats sur l’ensemble du continent nord-américain sont autant de défis qui participent à la construction d’une sacralisation de l’élément naturel.
Ces éléments expliquent pourquoi, de nos jours, une grande partie de la population adhère au discours écologique et est particulièrement sensibilisée à la question environnementale, comme les manifestants présents sur le document.
Deuxième sous partie
Aujourd’hui, certains États conservent ce rapport sacré à la Nature et se portent en défenseurs de la cause écologique, grâce à leur capacité d’innovation et à la responsabilisation de leurs citoyens.
C’est le cas de la Californie, État dans lequel sont régulièrement organisés des évènements en faveur de la protection de l’environnement.
Entre 2003 et 2011, le gouverneur Arnold Schwarzenegger a encouragé la mise en place de mesures écologiques. Parmi les différents États américains, la Californie est celui possédant le plus grand nombre de centrales solaires, et de véhicules électriques ou hybrides.
Première sous partie
Néanmoins, malgré ce rapport historique particulier à la nature qui pourrait les pousser à plus protection et
d’engagement sur le plan écologique, les États-Unis sont aujourd’hui l’un des pays les plus pollueurs de la
planète, en raison de leurs industries et de leur exploitation massive de certaines ressources.
Ils sont les deuxièmes plus gros émetteurs de CO2 après la Chine. A eux deux, la Chine et les Etats-Unis
sont responsables de 75% des émission de gaz à effet de serre dans le monde.
Deuxième sous partie
L’élection de Donald Trump en 2016 amène avec elle un regain de climato-scepticisme. Les manifestants du
document s’opposent justement au gouvernement mis en place par le président américain. La banderole soutenue par
les militants mentionne « le réchauffement climatique est réel ».
Cette phrase fait référence, notamment, aux propos tenus par Donald Trump sur les réseaux sociaux, dont
une affirmation sur Twitter, selon laquelle le réchauffement climatique serait un « canular ».
En 2016, Rex Tillerson fut nommé chef de la diplomatie. Il était à l’époque le PDG de ExxonMobil, entreprise réputée pour avoir mené durant plusieurs année une politique opposée à la lutte contre le changement climatique. Scott Pruitt fut nommé par Trump en tant que dirigeant de l’APA (Agence de Protection Américaine) aux États-Unis. Il est pourtant opposé aux politiques environnementales avancées par Barack Obama, et a publiquement exprimé plusieurs fois son climato-scepticisme.
Ce document nous permet de questionner la position ambivalente de l’État américain. Ces manifestants incarnent une population concernée par la dégradation de l’environnement, et héritière d’une véritable culture de « sacralisation » de la nature, héritée des grandes conquêtes territoriales et d’un attachement aux richesses naturelles.
Leur revendication est claire, le changement climatique est une réalité et ils souhaitent que leur pays modifie son positionnement économique et politique. L’intensité de l’exploitation des ressources, la course à la croissance économique et la position du gouvernement Trump empêchent la nation de se placer en tant que véritable leader écologique.