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Fiche vérifiée

L’inconscient

Série de questions introduisant les concepts liés à la notion

A-t-on conscience de notre inconscient ? Quelle est la différence entre l’inconscient somatique relevant des tics et réflexes et l’inconscient psychique ?

Quel rôle joue l’inconscient dans le comportement humain ? Supprime-t-il la liberté humaine ? Se souvient-t-on de tout ?

Peut-on réellement se mentir à soi-même en se cachant ce que nous sommes tout en le sachant ? Autrement dit, peut-on faire passer un souvenir de la conscience à l’inconscience ?

Concepts

Inconscient somatique

De soma = corps en grec. Ensemble des activités réalisées de manière non raisonnée au sein de notre organisme, comme les mécanismes naturels innés (respiration, digestion, réflexes, tics), ou des mécanismes appris (le fait de marcher qui devient une habitude qui ne sollicite pas notre concentration)

Inconscient psychique

De psyché = esprit en grec. Ensemble des perceptions, souvenirs ou représentations mentales se conservant ou se formant dans notre esprit sans que nous en ayons conscience mais qui peuvent cependant ressurgir.

Souvenirs

Représentations mentales, inscrites dans la mémoire, résultant d’une expérience.

Désirs inconscients

Désirs dont le sujet n’a pas conscience et qui visent une satisfaction qui est de l’ordre du fantasme et de l’imaginaire puisqu’il recherche une satisfaction antérieure vécue dans l’enfance.

Refoulement

Mécanisme inconscient par lequel le sujet refuse l’accès à la conscience d’un désir pour une raison ou une autre.

Acte manqué

Terme freudien. Résultat d’un acte qui a manqué un objectif consciemment visé mais qui traduit par là l’expression d’un désir inconscient. Par exemple, une personne qui rate son bus parce qu’elle ne voulait pas courir en pensant consciemment qu’elle l’aurait juste à temps si elle avait couru, trahit le fait que inconsciemment cette personne ne voulait pas aller en cours.

Névrose

Affection caractérisée par des troubles affectifs et émotionnels sans cause anatomique ou corporelle, une névrose relève du domaine psychique, elle n’est pas visible physiquement.

Symptômes névrotiques

Manifestations visibles d’une névrose, souvent sous forme de phobies ou d’angoisses touchant le sujet sans qu’il ait conscience de leur origine.

Psychanalyse

Méthode de psychologie qui, en menant une investigation profonde des processus psychiques profonds et inconscients, traite des troubles psychiques, comme les névroses, et propose une explication de certains comportements. Freud en est parfois considéré comme le fondateur avec ses travaux sur l’inconscient.

Le complexe d’Œdipe

Concept freudien désignant l’étape par laquelle chaque enfant passe entre 3 et 6 ans. Cette expression désigne la période durant laquelle il sera attiré par le parent de sexe opposé et rejettera le parent de même sexe. La névrose, pour beaucoup, aurait pour "noyau" ce fameux complexe.

Moi social

L’ensemble des souvenirs d’un sujet utilisés pour lui permettre d’interagir et de créer des relations sociales en société avec d’autres "moi sociaux". Autrement dit ce sont les souvenirs qui construisent la personnalité d'un individu.

Moi profond

L’ensemble des souvenirs singuliers d’un sujet qui restent incommunicables même s’ils se matérialisent en images lorsque sa conscience n’est pas active.

« Mauvaise foi »

Terme utilisé par Jean-Paul Sartre pour qualifier l’inconscient qui ne serait qu’une conduite de "mauvaise foi" que l’homme adopte pour refuser sa liberté en faisant semblant de ne pas en être conscient. Sartre critique une vision trop radicale de l’inconscient comme un second moi.

Repères utiles

Croire / Savoir

Croire signifie tenir une chose pour vraie, sans être capable de la prouver ou de la démontrer. La croyance est ainsi subjective, et peut être sujette au doute, à l’incertitude et même se révéler fausse.

Savoir signifie adhérer à une idée, tout en étant certain qu’elle est vraie. Contrairement à la croyance, le savoir est solide car fondé et donc objectif. C’est la raison pour laquelle la sagesse de Socrate réside dans le fait, qu’à la différence de ses adversaires, il ne croit pas savoir ce qu’il ne sait pas. Dit autrement, Socrate sait qu’il ne sait pas.

Le problème se pose en philosophie de déterminer les domaines qui permettent l’accès à un savoir authentique, par distinction avec ceux qui nous renseignent sur le domaine de la croyance.

L’inconscient est ce qui nous fait croire en quelque chose sans que l’on puisse fonder notre connaissance sur des causes connues. Etre guidé par notre inconscient c’est croire et non savoir.

Auteur(s)

Henri BERGSON

Souvenirs utiles

L’homme est un être faisant partie du vivant dont la conscience a pour souci d’agir et d’être efficace lors de ses actions. Ainsi lorsque l’homme agit, seuls certains de ses souvenirs sont conscients, ceux qui sont sollicités lors des activités de vie en société. Ces souvenirs sont l’expression de notre "moi social" qui est superficiel puisqu’il est ce que nous communiquons aux autres. Le moi social est alors lié à une "mémoire-habitude", ancré dans des mécanismes cérébraux et sollicité lors de nos interactions quotidienne et habituelle avec les autres.

Souvenirs inutiles

Derrière ces quelques souvenirs utiles au quotidien, d’autres souvenirs, plus nombreux sont eux aussi conservés mais ne ressurgissent que quand la conscience du sujet n’est plus occupée à agir, comme lorsque nous dormons et rêvons. Ils seraient l’expression du "moi profond", notre vrai moi et serait issu de la "mémoire pure", de nature spirituelle et immatérielle.

Gottfried LEIBNIZ

Monadologie, 1714

Selon Leibniz, en chacun de nous il y a une infinité de perceptions à chaque instant mais qui, du fait de leur trop grand nombre ou de leur petitesse, ne sont pas des perceptions conscientes. Leibniz prend l’exemple du bruit de la mer, dont nous sommes conscients, mais qui est lui-même formé par une multitude de "petites perceptions" dont nous ne sommes pas conscients, comme le bruit de chaque vague ou de chaque goutte d’eau.

Le terme "aperception", utilisé par Leibniz, désigne ainsi la faculté de rassembler dans une unité consciente de multiples petites perceptions inconscientes.

Sigmund FREUD (1856 – 1939)

Neurologue autrichien, fondateur de la psychanalyse.

Intérêt philosophique de Freud

Expliquer les maladies mentales en termes psychiques (en terme de sens, de signification, d’intention, de langage, etc.) et pas en renvoyant à des causes mécaniques, génétiques et à une sorte de fatalité de naissance.

Sa conception de l’inconscient

Ce n’est pas du non-conscient, ni un inconscient de nature somatique, neuronal ou neurologique, ce n’est pas un mécanisme. L’inconscient freudien est un monde de nature psychique parcouru de sens, de significations, d’intentions, qui ne peuvent devenir conscientes sauf par l’intermédiaire de la cure psychanalytique.

Sa thèse

En étudiant des maladies telles que les névroses, le médecin autrichien Sigmund Freud découvre que la conscience peut maintenir certains éléments à l’écart, il parle alors de refoulement.

Il déduit de ses premières études une structure du psychisme humain composé de différentes instances :

  • Le "Ça" : instance totalement inconsciente qui est le lieu des pulsions et des désirs refoulés ;
  • Le "Moi" : partie la plus consciente de notre personnalité ;
  • Le "Surmoi" : conscience morale acquise par l’éducation.

Pour les interpréter il faudrait en saisir l’aspect sexuel et infantile, ce qui ferait l’objet d’une psychanalyse complète, qui est, selon Freud, le seul moyen de se libérer de ses névroses.

Une œuvre

Cinq leçons sur la psychanalyse (1909)

  • Leçon 3

La vie psychique est entièrement cohérente, toutes les lacunes ou incohérences au niveau conscient doivent pouvoir s’expliquer en reconstituant les chaines inconscientes d’idées. Ainsi l’inconscient fait partie du sujet à part entière.

  • Leçon 5

Il n’y a pas de coupure nette entre la santé mentale et la maladie physique, elle est un refuge pour éviter les conflits des pulsions. Pour y échapper il ne faut pas chercher à détruire les pulsions, mais à les sublimer, c’est-à-dire à transposer consciemment ou non ses pulsions sur un plan supérieur de réalisation, à travers l’art par exemple.

Exemple donné par Freud

Le cas du mal de jambe d’une jeune femme nommée Elisabeth. Freud explique ce mal de jambe comme un symptôme du refoulement de la joie qu’elle aurait éprouvé à la mort de sa sœur. En effet, Elisabeth aimait son beau frère et la mort de sa sœur lui fournissait une source de bonheur puisqu’elle pouvait à nouveau aimer son beau frère librement, or comme ce n’est pas un sentiment moralement acceptable, cette joie s'est transformée par un mécanisme de refoulement, en mal de jambe.
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