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L’illettrisme féminin et l'importance de la connaissance pour le développement des individus.

« Dans le monde, les femmes sont les premières affectées par les discriminations et l’illettrisme. Les deux tiers des 758 millions de personnes illettrées à travers le monde sont des femmes. 76 millions de ces femmes ont moins de 25 ans.
Beaucoup de filles n’ont pas la chance d’aller à l’école ou de terminer leur scolarité. Plusieurs raisons à cela : au sein de la famille déjà, les filles doivent assumer une part importante des travaux ménagers, elles y consacrent 40 % plus de temps que les garçons. C’est lié à leur statut social : dans de nombreuses parties du monde, la norme considère que seuls les hommes doivent bénéficier d’une éducation, car ce sont eux qui font vivre la famille. Surtout qu’avec les mariages précoces, la fille quitte sa famille pour celle de son mari. Et la pauvreté est aussi un élément crucial : s’ils sont pauvres, les parents n'auront pas le moyen de dépenser pour la scolarisation des filles.

Malheureusement, il existe peu de programmes en faveur des jeunes femmes illettrées de 15 à 24 ans, celles qui sont sorties du système. Elles sont les grandes oubliées des actions d’éducation.

l’illettrisme affecte tous les aspects de la vie de ces jeunes femmes ?
Ces millions de jeunes femmes ne maîtrisent pas les bases de la lecture et de l’écriture dans le monde. Souvent dissimulé, ce handicap les place dans une situation d’exclusion et de dépendance avec des conséquences lourdes pour elles et leur entourage.

C’est une grave injustice. Alors que la pauvreté recule dans le monde, l’illettrisme des femmes reste stable, accentuant les inégalités sexuées. Pourtant, c’est le destin de ces jeunes femmes qui est en jeu : l’éducation ouvre la porte de l’autonomie sociale et financière, tout en renforçant la confiance en soi. »

Philippe L’Evêque, directeur de Care France – interview 2/02/2018 https://www.carefrance.org/actualite/communique-presse-news/2018-02-27,alphabetisation-femmes.htm


A travers l’étude de ce document et grâce à vos connaissances personnelles, vous démontrerez en quoi l’illettrisme affecte la condition des femmes et de quelle manière l’acquisition de la connaissance participe au développement des individus et de la société.

Introduction

Amorce

Gérard Louviot, auteur du témoignage « Orphelin des mots », publié en 2017, dans lequel il raconte son combat contre l’illettrisme une fois devenu adulte, écrit « Quand on ne sait ni lire ni écrire, le monde se rétrécit ».

Définition / Contexte

L’illettrisme, est un fléau qui frappe majoritairement les femmes, et contre lequel de nombreuses associations et institutions telles que Care France luttent depuis de nombreuses années. C’est précisément le fait de n’avoir jamais appris à lire et à écrire, faute d’une scolarité suffisante, ou même existante.

Présentation du document

Ce document est un extrait d’interview du directeur de l’organisme Care France, Philippe L’Evêque. Il nous explique les raisons du danger de l’illettrisme et les chiffres que l’on constate encore à l’heure actuelle.

Problématique

Dans quelle mesure le manque d’accès à l’éducation fondamentale représente-t-il un frein au développement humain, social et économique des femmes ? Et comment, le savoir permet-il l’intégration des individus à la société ?

Annonce du plan

Pour répondre à cette double problématique que nous évoque le document, nous commencerons par évoquer la réalité de l’évolution de l’illettrisme dans le monde, et constaterons la persistance de certaines difficultés et inégalités notamment de genre.
Puis, nous analyserons la manière dont l’éducation permet l’émancipation de l’individu, et la façon dont les femmes ont pu s’inclure dans des cercles auparavant exclusivement masculins dans de nombreuses sociétés grâce à l’apprentissage.

Première partie

L’évolution de l’illettrisme féminin aujourd’hui

Première sous partie

Le texte commence par nous rappeler des faits percutants : « les deux tiers des 758 millions de personnes illettrées à travers le monde sont des femmes ».
Les filles représentent encore près de 55% des enfants non scolarisés dans le monde. En 2015, en Corée du sud, le Forum mondial sur l’éducation d’Incheon a constaté que de nombreux objectifs étaient encore loin d’être atteints en termes d’égalité des sexes dans l’éducation.
En Ethiopie, le taux d’alphabétisation n’est que de 40%. Tous ces éléments démontrent bien qu’en matière d’éducation féminine, il reste encore de nombreuses déficiences. Ces écarts s’expliquent notamment par une culture ancrée dans les civilisations, prônant une éducation principalement masculine, comme l’explique l’auteur du document « C’est lié à leur statut social : dans de nombreuses parties du monde, la norme considère que seuls les hommes doivent bénéficier d’une éducation, car ce sont eux qui font vivre la famille. Surtout qu’avec les mariages précoces, la fille quitte sa famille pour celle de son mari ».
L’illettrisme et l’analphabétisme des femmes est lié au poids de la tradition, qui malgré de nombreuses évolutions persiste dans certains territoires.
La femme étant associée à la vie de famille, l’éducation est choisie pour l’homme travaillant à l’extérieur. A cet élément culturel, s’ajoute le prix des études qui décourage les familles de payer des études à leurs filles.

Deuxième sous partie

Face à ce constat frappant de nombreuses inégalités persistantes, une quantité importante d’associations et d’organismes a vu le jour tout au long du XXème siècle afin de promouvoir l’égalité des sexes en matière d’éducation. C’est le cas de l’association dont est issue ce document, mais nous pouvons également citer des organisations telles que l’UNESCO, LIFE (Literacy Initiative For Empowerment), ou encore en France l’ANLCI (l’Agence Nationale de Lutte contre l’Illettrisme).

On assiste à une médiatisation croissante du sujet ayant pour objectif de sensibiliser la population à ces questions. Ainsi, la journée internationale de l’alphabétisation a lieu le 8 septembre.

Toutefois, comme le rappelle le document, les organisations manqueraient d’attention pour la jeunesse analphabète : « Malheureusement, il existe peu de programmes en faveur des jeunes femmes illettrées de 15 à 24 ans, celles qui sont sorties du système. Elles sont les grandes oubliées des actions d’éducation. »

L’auteur ajoute : « Alors que la pauvreté recule dans le monde, l’illettrisme des femmes reste stable, accentuant les inégalités sexuées. ». Cette phrase laisse entendre que l’alphabétisation des femmes subsiste malgré une société en évolution, ce qui en fait l’un des enjeux essentiels de notre époque contemporaine.

Deuxième partie

La place de l’éducation dans l’émancipation individuelle des femmes.

Première sous partie

Acquérir de la connaissance, c’est aller au-delà du savoir et des compétences, et obtenir les moyens de prendre conscience de sa propre condition, de ses droits, des luttes légitimes, de ce qu’il faut revendiquer ou non.

L’auteur du texte écrit « l’éducation ouvre la porte de l’autonomie sociale et financière, tout en renforçant la confiance en soi. ». En effet, ne sachant pas lire et écrire, de nombreuses femmes n’ont pas les outils nécessaires pour participer à leur développement, et se retrouvent dépendantes d’autres individus qui décident et façonnent leur perception du monde. L’accès au savoir permet ainsi de s’affirmer face au monde, de se protéger et d’exister en tant qu’individu libre.

C’est aussi une question de continuité : sans éducation, les femmes manquent de moyens pour pouvoir nourrir ou soigner correctement leurs enfants, résister aux influences extérieures, participer à la vie économique et sociale et construire une influence. C’est leur intégration même à la société dans son ensemble qui s’en voit impactée, comme l’explique Philippe L’Evêque « Souvent dissimulé, ce handicap les place dans une situation d’exclusion et de dépendance avec des conséquences lourdes pour elles et leur entourage. »

Deuxième sous partie

En Occident, l’alphabétisation des femmes et l’accès à une éducation pour tous se sont amorcés grâce à l’instauration des lois éducatives de la fin du XIXème siècle : lois Ferry en France en 1882, loi impériale autrichienne en 1869, ou encore loi Coppino en Italie en 1877.

L’essor fulgurant d’une communauté scientifique dans le monde occidental du début du XXème siècle a permis aux femmes de s’affirmer.
En 1911, Marie Curie obtient avec Pierre le prix Nobel de chimie, et en 1935 leur fille Irène en remporte un également en chimie pour ses travaux sur la radioactivité artificielle.

Dans une société de la connaissance, dans laquelle le savoir devient synonyme de pouvoir, c’est à travers d’abord l’alphabétisation, ensuite l’éducation, que les femmes vont pouvoir affirmer leur force et étendre leur influence.

Conclusion

Dans cette interview, l’auteur expose l’ampleur et l’évolution du phénomène d’analphabétisme féminin. Après avoir rappelé que la situation est encore alarmante, et que les mesures de luttes contre la situation extrêmement difficile de ces femmes restent très limitées, il explique les causes de ce fléau.

La situation familiale, l’importance de certaines traditions culturelles et le poids financiers des études représentent les principaux freins à une scolarisation plus effective des filles et des femmes.

Le document nous permet de comprendre la manière dont cet analphabétisme handicape le quotidien des femmes concernées : incapables de prendre conscience de certaines conditions sociales, économiques ou politiques, elles ne peuvent lutter pour leurs propres droits, se retrouvent dans une situation de dépendance, et manquent de confiance en elles.

L’évolution de la perception du savoir aux XIXème et XXème siècles montre bien que c’est finalement cette valorisation de la connaissance qui a permis aux sociétés d’accroître le progrès et de développer une véritable communauté de scientifiques, d’intellectuels et de penseurs.
Pourtant, alors que le monde a considérablement évolué, l’analphabétisme des femmes persiste, ce qui exclut une partie d’entre elles de manière encore plus dramatique, à l’heure de l’hyper-information et d’une mondialisation fulgurante.

La scolarisation et l’éducation pour toutes constitue donc bien un enjeu majeur de notre temps afin d’établir une véritable égalité face au savoir.

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