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Fiche vérifiée

Quelles sont les mutations du travail et de l’emploi ?

Sujet corrigé d’épreuve composée n°3

À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez comment le numérique a transformé le travail et l’emploi .

Document 1

Figure 1 - Emploi, métiers et compétences : relever les défis du numérique, 2018 - Source : Chambre du commerce et de l’industrie

Document 2

Figure 2 - Le travail en horaires atypiques : quels salariés pour quelle organisation du travail ? - Dares Analyses, 30 juin 2018

Document 3

Figure 3 - Evolution des parts de l’emploi peu qualifiés, intermédiaire et très qualifié entre 1993 et 2010
- source : https://www.ofce.sciences-po.fr/blog/les-nouvelles-inegalites-du-travail-pourquoi-lemploi-se-polarise

INTRODUCTION

Amorce & mise en évidence du lien avec le sujet

La crise sanitaire et économique a accéléré l’émergence de nouvelles organisations du travail avec la généralisation rapide du télétravail. Alors que le monde entier prenait des mesures drastiques de confinement pour faire face à l’épidémie de covid-19, le numérique a eu un impact majeur sur l’emploi en transformant les relations entre les travailleurs mais également le rapport des travailleurs à leur emploi et à l’employeur.

Définitions des termes et reformulation du sujet

Le numérique désigne les technologies de l’information et de la communication (TIC), c’est-à-dire l’ensemble des terminaux (ordinateurs, tablettes), logiciels et applications ainsi que leur mise en réseau des données sur des lieux immatériels (internet, plateformes). Le travail désigne quant à lui la participation humaine à une activité de production de biens et services et se distingue de l’emploi qui renvoie à un travail rémunéré et permettant d’acquérir un statut social du fait de revenus et de droits sociaux. L’impact du numérique sur le travail et l’emploi est majeur et ambivalent car il transforme aussi bien la création des emplois - leur statut comme la qualité des emplois créés - que l’organisation’ du travail au sein des entreprises.

Problématique

Comment le numérique transforme-t-il le travail et l’emploi ?

Annonce du plan

D’une part, le numérique fait évoluer l’organisation du travail au sein des entreprises ainsi que les conditions matérielles de travail (I). D’autre part, il vient également transformer la création d’emplois, faisant émerger des nouveaux statuts d’emploi et favorisant une polarisation du marché de l’emploi (II).

Partie 1 - Le numérique fait évoluer l’organisation et les conditions de travail

Première sous-partie

Affirmation

Le numérique fait évoluer l’organisation du travail et brouille notamment les frontières entre vie familiale et professionnelle.

Explication

Le numérique s’inscrit dans l’émergence plus générale des nouvelles formes d’organisation du travail. S’il offre une mobilité et flexibilité appréciable pour les travailleurs, il accentue en même temps le brouillage des frontières entre les mondes professionnels et familiaux. Il favorise en conséquence une disponibilité permanente des travailleurs une fois les horaires de travail terminés de même qu’une intrusion de la vie privée sur le lieu de travail. A cet égard, le télétravail - c’est-à-dire exercer une activité hors du lieu de travail grâce aux nouvelles technologies - semble marquer une étape supplémentaire dans cette évolution (brouillage des frontières entre vie personnelle et vie professionnelle), le domicile ayant été le lieu de travail pour une grande partie des travailleurs durant les périodes de confinement.

Illustration

Ainsi, comme le montre le rapport de la Chambre de Commerce et d’Industrie « Emploi, métiers et compétences : relever les défis du numérique » datant de 2018 (document 1), la mobilité des travailleurs qui permet le numérique accroit le risque d’une fragilisation de la frontière entre vies professionnelles et familiales. Certaines entreprises comme Boursorama en France ou Facebook au niveau mondial ont ainsi déclaré ne pas exiger de leurs futurs salariés qu’ils résident près de leurs bureaux. Leurs salariés seront désormais libres de travailler chez eux ce qui accentue ce mouvement vers plus de fusion entre les univers personnels et professionnels. Cette transformation a également pour conséquence de favoriser des horaires de travail atypiques ce qui n’est pas sans effet sur les conditions de travail.

Deuxième sous-partie

Affirmation

Le numérique transforme également les conditions de travail au sein des entreprises.

Explication

Les outils digitaux offrent aux salariés une flexibilité avec le télétravail mais ils peuvent en retour constituer des instruments de contrôle de leur travail. Si les salariés ne sont plus présents sur place, la synchronisation entre l’ensemble des membres d’un collectif de travail des calendriers et le partage d’informations des travailleurs (horaire de connexion et de déconnexion, temps passé connecté) permet à la hiérarchie d’avoir une vision plus fine du travail des salariés. De même, les salariés peuvent être rendus plus autonomes - par exemple avec le télétravail - mais ils seront responsabilisés et se verront dans l’obligation d’intégrer les contraintes de l’entreprise dans ce qui peut être appelé le « management par le résultat ». De façon similaire, le numérique permet d’accentuer la tendance à l’individualisation du travail qui est un trait caractéristique des nouvelles formes d’organisation du travail. La meilleure évaluation du travail des salariés ainsi que leur responsabilisation - mouvement que favorise le numérique - offre la possibilité d’individualiser les performances et le travail d’une façon plus globale. Par ailleurs, les contacts sociaux sont amenés à diminuer avec l’éloignement du lieu de travail que permet le numérique.

Illustration

La dégradation des conditions de travail est en grande partie la conséquence de la fragmentation des horaires de travail. Le numérique favorise en effet le développement des horaires dits « atypiques », c’est-à-dire du travail le soir, la nuit, le matin tôt ou le weekend. Or, ces horaires atypiques semblent s’accompagner d’une dégradation des conditions de travail. Ainsi, selon une étude de la DARES datant de 2018 et intitulée « Le travail en horaires atypiques » (document 2) alors que les salariés avec des horaires normaux bénéficient en général de 48h consécutives de repos par semaine (98,3%), environ un quart des salariés avec horaires atypiques n’en bénéficient pas. De plus, alors que 16 % des salariés interrogés travaillent au-delà des horaires prévus lorsqu’ils ont des horaires standard, ce taux atteint 22,6 % pour ceux qui ont des horaires atypiques, soit près de 6 points de pourcentage de plus. Le numérique favorise ainsi une flexibilisation, une individualisation et une intensification du travail.

Transition

Les nouvelles technologies numériques font évoluer les modes d’organisation du travail ainsi que les conditions de travail. S’il offre une mobilité et une souplesse appréciable pour les travailleurs, il engendre un fractionnement des horaires de travail et un brouillage de la frontière entre vie professionnelle et intime qui est source de dégradation des conditions de travail. Elles ont également un impact sur les statuts d’emploi et la qualité des emplois créés et sont une des principales causes de la polarisation du marché de l’emploi.

Partie 2 - Le numérique a un effet ambigu sur les conditions de travail et les statuts d’emploi

Première sous-partie

Affirmation

Le numérique a également un effet sur les statuts d’emploi.

Explication

La numérisation de l’économie modifie en effet la nature des emplois créés de deux façons. D’une part, le travail non salarié tend à se développer. En principe, en France, la plupart des travailleurs sont salariés (le salariat concerne environ 90% des actifs en emploi). Un salarié est dans une relation de subordination avec un employeur qui peut décider de l’utilisation du temps de travail dans le cadre d’un contrat de travail. Via la création de plateformes, qui constituent des intermédiaires entre les clients et les travailleurs qui offrent leur travail, le numérique permet au statut de travail indépendant de prospérer. Les nouveaux travailleurs ne sont alors plus salariés mais ils vendent eux-mêmes le produit de leur travail. D’autre part, le numérique entraine une évolution du statut d’emploi y compris au sein du salariat. Il favorise l’émergence d’emplois dits « atypiques », c’est-à-dire qui ne sont pas sous la forme d’un contrat à durée indéterminé (CDI) à l’image des contrats à durée déterminée (CDD), de l’interim ou encore de l’apprentissage. Ces formes d’emploi sont plus précaires et apportent moins de stabilité ou de droits sociaux aux travailleurs, ce qui fragilise leur situation socio-économique.

Illustration

Cette évolution est évoquée par le rapport de la Chambre de commerce et d’industrie « Emploi, métiers et compétences : relever les défis du numérique » datant de 2018 (document 1) qui décrit l’émergence de ces formes d’emplois particulières que sont l’auto-entrepreneuriat, les micro-entrepreneurs ou encore les membres de coopératives. Certaines entreprises dans le domaine du transport de passagers comme Uber ou dans la livraison à domicile avec Deliveroo sont des exemples bien connus de cette transformation profonde des statuts d’emploi sous l’effet du numérique. Cette évolution a des conséquences sociales, elle place certains travailleurs dans des situations précaires et entrainent dans certains cas la désaffiliation sociale.

Deuxième sous-partie

Affirmation

Le numérique a enfin un effet sur la polarisation de l’emploi.

Explication

Le numérique aboutit à un mouvement schumpétérien de « destruction-créatrice » qui accentue la polarisation de l’emploi. D’un côté, le numérique favorise la destruction d’emplois moyennement qualifiés dont les tâches sont répétitives et peuvent être remplacées par des algorithmes ou autres systèmes informatiques (comptables, analyse médicale, travail administratif). De l’autre, il permet la création d’emplois aux deux spectres opposés des qualifications. Le numérique requiert en effet des tâches hautement qualifiées de conception des algorithmes et nécessite donc des ingénieurs aux compétences très poussées. Par ailleurs, il ne supprime pas certains emplois faiblement qualifiés qui requièrent des compétences « sociales » à l’image des travailleurs du « care » (travailleur social, aide-soignant, etc.). Le numérique crée même certains emplois faiblement qualifiés comme les « travailleurs du clic qui viennent « nourrir » les algorithmes par leurs actions répétitives.

Illustration

La polarisation de l’emploi est un phénomène qui touche l’ensemble des pays industrialisés, notamment en Europe. Selon une étude de 2014 de Maarten Goos et al (document 3) dans l’ensemble des pays représentés, la création d’emplois s’est effectuée en faveur des emplois très qualifiés et peu qualifiés et les destructions d’emplois ont affecté les emplois moyennement qualifiés. Ainsi, entre 1993 et 2010 en Finlande par exemple, la part des emplois moyennement qualifiés a diminué de 11% alors qu’à l’inverse, la part des emplois qualifiés a fortement crue (+12%) et la part des emplois peu qualifiés a légèrement augmenté (+1%).

Conclusion

Le numérique a un impact majeur sur la vie quotidienne des citoyens mais transforme également en profondeur le travail et l’emploi. Il a fait évoluer l’organisation du travail dans les entreprises - à l’image de l’émergence récente du télétravail - et les conditions matérielles et psychologiques de travail en rendant moins visible les frontières entre les vies professionnelles et familiales. Le numérique transforme également les statuts d’emploi en favorisant l’émergence de l’emploi non salarié ainsi que des formes atypiques d’emplois (CDD, interim, apprentissage…). Enfin, il provoque un mouvement de destruction créatrice qui entraine une polarisation du marché de l’emploi. Ces mutations profondes devraient encore s’accentuer avec les innovations numériques de demain que seront l’internet des objets ou la robotisation.

19, le numérique a eu un impact majeur sur l’emploi en transformant les relations entre les travailleurs mais également le rapport des travailleurs à leur emploi et à l’employeur.

Définitions des termes et reformulation du sujet

Le numérique désigne les technologies de l’information et de la communication (TIC), c’est-à-dire l’ensemble des terminaux (ordinateurs, tablettes), logiciels et applications ainsi que leur mise en réseau des données sur des lieux immatériels (internet, plateformes). Le travail désigne quant à lui la participation humaine à une activité de production de biens et services et se distingue de l’emploi qui renvoie à un travail rémunéré et permettant d’acquérir un statut social du fait de revenus et de droits sociaux. L’impact du numérique sur le travail et l’emploi est majeur et ambivalent car il transforme aussi bien la création des emplois - leur statut comme la qualité des emplois créés - que l’organisation’ du travail au sein des entreprises.

Problématique

Comment le numérique transforme-t-il le travail et l’emploi ?

Annonce du plan

D’une part, le numérique fait évoluer l’organisation du travail au sein des entreprises ainsi que les conditions matérielles de travail (I). D’autre part, il vient également transformer la création d’emplois, faisant émerger des nouveaux statuts d’emploi et favorisant une polarisation du marché de l’emploi (II).

Partie 1 - Le numérique fait évoluer l’organisation et les conditions de travail

Première sous-partie

Affirmation

Le numérique fait évoluer l’organisation du travail et brouille notamment les frontières entre vie familiale et professionnelle.

Explication

Le numérique s’inscrit dans l’émergence plus générale des nouvelles formes d’organisation du travail. S’il offre une mobilité et flexibilité appréciable pour les travailleurs, il accentue en même temps le brouillage des frontières entre les mondes professionnels et familiaux. Il favorise en conséquence une disponibilité permanente des travailleurs une fois les horaires de travail terminés de même qu’une intrusion de la vie privée sur le lieu de travail. A cet égard, le télétravail - c’est-à-dire exercer une activité hors du lieu de travail grâce aux nouvelles technologies - semble marquer une étape supplémentaire dans cette évolution (brouillage des frontières entre vie personnelle et vie professionnelle), le domicile ayant été le lieu de travail pour une grande partie des travailleurs durant les périodes de confinement.

Illustration

Ainsi, comme le montre le rapport de la Chambre de Commerce et d’Industrie « Emploi, métiers et compétences : relever les défis du numérique » datant de 2018 (document 1), la mobilité des travailleurs qui permet le numérique accroit le risque d’une fragilisation de la frontière entre vies professionnelles et familiales. Certaines entreprises comme Boursorama en France ou Facebook au niveau mondial ont ainsi déclaré ne pas exiger de leurs futurs salariés qu’ils résident près de leurs bureaux. Leurs salariés seront désormais libres de travailler chez eux ce qui accentue ce mouvement vers plus de fusion entre les univers personnels et professionnels. Cette transformation a également pour conséquence de favoriser des horaires de travail atypiques ce qui n’est pas sans effet sur les conditions de travail.

Deuxième sous-partie

Affirmation

Le numérique transforme également les conditions de travail au sein des entreprises.

Explication

Les outils digitaux offrent aux salariés une flexibilité avec le télétravail mais ils peuvent en retour constituer des instruments de contrôle de leur travail. Si les salariés ne sont plus présents sur place, la synchronisation entre l’ensemble des membres d’un collectif de travail des calendriers et le partage d’informations des travailleurs (horaire de connexion et de déconnexion, temps passé connecté) permet à la hiérarchie d’avoir une vision plus fine du travail des salariés. De même, les salariés peuvent être rendus plus autonomes - par exemple avec le télétravail - mais ils seront responsabilisés et se verront dans l’obligation d’intégrer les contraintes de l’entreprise dans ce qui peut être appelé le « management par le résultat ». De façon similaire, le numérique permet d’accentuer la tendance à l’individualisation du travail qui est un trait caractéristique des nouvelles formes d’organisation du travail. La meilleure évaluation du travail des salariés ainsi que leur responsabilisation - mouvement que favorise le numérique - offre la possibilité d’individualiser les performances et le travail d’une façon plus globale. Par ailleurs, les contacts sociaux sont amenés à diminuer avec l’éloignement du lieu de travail que permet le numérique.

Illustration

La dégradation des conditions de travail est en grande partie la conséquence de la fragmentation des horaires de travail. Le numérique favorise en effet le développement des horaires dits « atypiques », c’est-à-dire du travail le soir, la nuit, le matin tôt ou le weekend. Or, ces horaires atypiques semblent s’accompagner d’une dégradation des conditions de travail. Ainsi, selon une étude de la DARES datant de 2018 et intitulée « Le travail en horaires atypiques » (document 2) alors que les salariés avec des horaires normaux bénéficient en général de 48h consécutives de repos par semaine (98,3%), environ un quart des salariés avec horaires atypiques n’en bénéficient pas. De plus, alors que 16 % des salariés interrogés travaillent au-delà des horaires prévus lorsqu’ils ont des horaires standard, ce taux atteint 22,6 % pour ceux qui ont des horaires atypiques, soit près de 6 points de pourcentage de plus. Le numérique favorise ainsi une flexibilisation, une individualisation et une intensification du travail.

Transition

Les nouvelles technologies numériques font évoluer les modes d’organisation du travail ainsi que les conditions de travail. S’il offre une mobilité et une souplesse appréciable pour les travailleurs, il engendre un fractionnement des horaires de travail et un brouillage de la frontière entre vie professionnelle et intime qui est source de dégradation des conditions de travail. Elles ont également un impact sur les statuts d’emploi et la qualité des emplois créés et sont une des principales causes de la polarisation du marché de l’emploi.

Partie 2 - Le numérique a un effet ambigu sur les conditions de travail et les statuts d’emploi

Première sous-partie

Affirmation

Le numérique a également un effet sur les statuts d’emploi.

Explication

La numérisation de l’économie modifie en effet la nature des emplois créés de deux façons. D’une part, le travail non salarié tend à se développer. En principe, en France, la plupart des travailleurs sont salariés (le salariat concerne environ 90% des actifs en emploi). Un salarié est dans une relation de subordination avec un employeur qui peut décider de l’utilisation du temps de travail dans le cadre d’un contrat de travail. Via la création de plateformes, qui constituent des intermédiaires entre les clients et les travailleurs qui offrent leur travail, le numérique permet au statut de travail indépendant de prospérer. Les nouveaux travailleurs ne sont alors plus salariés mais ils vendent eux-mêmes le produit de leur travail. D’autre part, le numérique entraine une évolution du statut d’emploi y compris au sein du salariat. Il favorise l’émergence d’emplois dits « atypiques », c’est-à-dire qui ne sont pas sous la forme d’un contrat à durée indéterminé (CDI) à l’image des contrats à durée déterminée (CDD), de l’interim ou encore de l’apprentissage. Ces formes d’emploi sont plus précaires et apportent moins de stabilité ou de droits sociaux aux travailleurs, ce qui fragilise leur situation socio-économique.

Illustration

Cette évolution est évoquée par le rapport de la Chambre de commerce et d’industrie « Emploi, métiers et compétences : relever les défis du numérique » datant de 2018 (document 1) qui décrit l’émergence de ces formes d’emplois particulières que sont l’auto-entrepreneuriat, les micro-entrepreneurs ou encore les membres de coopératives. Certaines entreprises dans le domaine du transport de passagers comme Uber ou dans la livraison à domicile avec Deliveroo sont des exemples bien connus de cette transformation profonde des statuts d’emploi sous l’effet du numérique. Cette évolution a des conséquences sociales, elle place certains travailleurs dans des situations précaires et entrainent dans certains cas la désaffiliation sociale.

Deuxième sous-partie

Affirmation

Le numérique a enfin un effet sur la polarisation de l’emploi.

Explication

Le numérique aboutit à un mouvement schumpétérien de « destruction-créatrice » qui accentue la polarisation de l’emploi. D’un côté, le numérique favorise la destruction d’emplois moyennement qualifiés dont les tâches sont répétitives et peuvent être remplacées par des algorithmes ou autres systèmes informatiques (comptables, analyse médicale, travail administratif). De l’autre, il permet la création d’emplois aux deux spectres opposés des qualifications. Le numérique requiert en effet des tâches hautement qualifiées de conception des algorithmes et nécessite donc des ingénieurs aux compétences très poussées. Par ailleurs, il ne supprime pas certains emplois faiblement qualifiés qui requièrent des compétences « sociales » à l’image des travailleurs du « care » (travailleur social, aide-soignant, etc.). Le numérique crée même certains emplois faiblement qualifiés comme les « travailleurs du clic qui viennent « nourrir » les algorithmes par leurs actions répétitives.

Illustration

La polarisation de l’emploi est un phénomène qui touche l’ensemble des pays industrialisés, notamment en Europe. Selon une étude de 2014 de Maarten Goos et al (document 3) dans l’ensemble des pays représentés, la création d’emplois s’est effectuée en faveur des emplois très qualifiés et peu qualifiés et les destructions d’emplois ont affecté les emplois moyennement qualifiés. Ainsi, entre 1993 et 2010 en Finlande par exemple, la part des emplois moyennement qualifiés a diminué de 11% alors qu’à l’inverse, la part des emplois qualifiés a fortement crue (+12%) et la part des emplois peu qualifiés a légèrement augmenté (+1%).

Conclusion

Le numérique a un impact majeur sur la vie quotidienne des citoyens mais transforme également en profondeur le travail et l’emploi. Il a fait évoluer l’organisation du travail dans les entreprises - à l’image de l’émergence récente du télétravail - et les conditions matérielles et psychologiques de travail en rendant moins visible les frontières entre les vies professionnelles et familiales. Le numérique transforme également les statuts d’emploi en favorisant l’émergence de l’emploi non salarié ainsi que des formes atypiques d’emplois (CDD, interim, apprentissage…). Enfin, il provoque un mouvement de destruction créatrice qui entraine une polarisation du marché de l’emploi. Ces mutations profondes devraient encore s’accentuer avec les innovations numériques de demain que seront l’internet des objets ou la robotisation.

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